Découvrir le monde du silence et l'apnée avec le champion Guillaume Néry

Plonger dans le bleu sans bouteille, toute une technique.
Il a battu à quatre reprises le record du monde d’apnée en profondeur ! Il a également remporté deux titres de champion du monde (par équipes et en individuel). Victime d’un accident en 2015 (suite à une erreur de l'organisation) il a laissé la compétition de côté pour se consacrer à la réalisation de films, à l’écriture mais aussi à l’enseignement de cette discipline. Cette semaine, le champion est à Moorea pour le lancement d’une antenne de son école d’apnée située près de Nice.

Qui n’a pas rêvé de vivre ce vertige aquatique, qui plus est dans l’un de plus beaux océans du monde ?
Au fil des ans, Guillaume Néry a tissé un lien fort avec la Polynésie. Créer une antenne de son école d’apnée à Moorea sonnait comme une évidence. "L'idée de cette journée, ça va être de repartir à la base", lance le champion à son assemblée.

Pour faire de l'apnée, il faut apprendre se relâcher.

Parmi les douze stagiaires du jour, Camille. Ce n’est pas la première fois qu’il rencontre le champion. Il y a onze ans, Guillaune Néry était venu présenter son film Narcose dans sa classe, au lycée Gauguin de Tahiti. "Guillaume est un modèle pour moi depuis que je l'ai rencontré au lycée, j'aime beaucoup le fait qu'il associe performance et le côté artistique dans toutes ses vidéos", dit le jeune homme. Tareparepa Teinauri, elle, compte bien s’approprier ces techniques pour mieux profiter des baleines et du lagon. "Un peu de stress mais plutôt de l'excitation, on va apprendre toutes les choses qu'on fait assez naturellement, et du coup de pouvoir les expliquer pour pouvoir faire les choses mieux", explique la jeune femme.

Se relâcher

"Le maître mot de l’apnée c’est le relâchement, parce que l'idée est de consommer le moins d'énergie possible. On prend une grande inspiration en surface et avec la quantité d'oxygène qu'on embarque, on doit essayer de rester le plus longtemps possible, d'être le plus à l'aise possible", précise le champion.

Etre toujours accompagné.

Aujourd’hui, pas de palmes. Les stagiaires sont lestés pour éviter tout effort, ralentir, rechercher l’économie absolue d’énergie, tout en équilibrant la pression dans les oreilles. "Une fois qu'on est remonté, il corrige quelques mouvements, et le plus important vraiment c'est la détente", affirme 
Tareparepa Teinauri. "C'est super, de pouvoir descendre sur la ligne avec les différents coachs et Guillaume qui fait le tour des bouées, ton idole à côté de toi, c’est assez génial", ajoute Camille Février. "La nouveauté pour la plupart c'est d'appréhender cette idée de la verticalité. En plongée, en bouteille classique, on se balade, on descend progressivement. Là, il y a vraiment ce fil qu'on suit, qui peut dérouter...en apnée, on apprend à se recentrer sur soi", détaille Guillaume Néry.

Après la plongée, le maître corrige les gestes.

L’introspection, mais avant tout la sécurité. Grâce à des cours structurés, l’école permettra notamment aux chasseurs sous-marins de se former pour éviter les trop nombreux accidents.  

Avec comme première consigne, de ne jamais plonger seul. 

Le reportage de Cybèle Plichart :

©polynesie