Lucille Guichet : C'est la première enquête parlementaire au niveau national mais en 2025, y-a-t'il encore des choses à apprendre sur les essais nucléaires et leurs conséquences ?
Mereana Reib Arbelot : Très certainement, c'est en tout cas l'un des objectifs de la commission d'enquête. Nous voulons récupérer les faits historiques dans leur contexte. Il nous manque des pages de notre histoire. On en a appris pas mal déjà.
Il y a 31 députés au sein de cette commission et c'est une commission trans-partisanes, c'est bien cela ?
Oui, chaque groupe parlementaire est représenté.
Les commissions d'enquête visent plutôt à recueillir des informations, est-ce que cette commission là pourra aboutir à une révision de la loi Morin comme l'espère les élus Tavini notamment ?
Il y a les associations et les malades aussi. Beaucoup espèrent une évolution de la loi Morin. Pour l'instant, on est dans une phase de recueil d'information. Après ce travail d'enquête viendra la rédaction du rapport au mois de mai et la restitution du rapport se fera début juin.
Le problème, c'est le seuil minimal pour que la maladie soit reconnue comme radio-induite, est-ce que cette problématique est ancrée chez vos collègues député ?
Je ne veux pas anticiper sur les résultats du rapport mais ça semble faire consensus que le seuil du millisiviert n'est pas un seuil médical mais un seuil administratif. Cela a été confirmé par toutes les auditions que l'on a fait.
Pourquoi les anciens présidents ne sont-ils pas auditionnés ?
Nous avons invité les anciens présidents. Nous avons reçu la réponse positive d'Oscar Temaru et nous attendons les réponses de Gaston Flosse et d'Edouard Fritch. Nous espérons pouvoir échanger avec eux.