Dès le 1er janvier 2023, les nouvelles constructions sur le littoral devront être surélevées

Habiter les pieds dans l'eau est risqué en cas d'aléas climatiques comme les récentes fortes houles ou les cyclones.
Les récentes fortes houles ont provoqué d'importants dégâts, notamment pour les habitations construites sur le littoral et au niveau de la mer. Dès le 1er janvier 2023, le conseil des ministres a décidé que les nouvelles constructions proches du littoral devront obligatoirement être surélevées pour tenir compte des aléas climatiques.

Les résultats relatifs au projet de caractérisation de l’aléa surcote marine pour les îles de Tahiti, Bora Bora et Moorea via les données LIDAR (Light detection and ranging – données topographiques et bathymétriques de grande précision) viennent d'être présentés. Ce projet a été mené par le bureau d’études BRL Ingénierie.

vague pénétrant dans une habitation ©Polynésie la 1ère

De manière synthétique, après avoir défini des cyclones de référence par îles, le bureau d’études a retranscrit par modélisations les phénomènes physiques se produisant en zone littorale, comprenant les hauteurs de submersion, les vitesses d’écoulement et l’énergie liée au déferlement des vagues. Par ailleurs, afin de prendre en compte l’impact du réchauffement climatique, ces modélisations ont intégré une augmentation du niveau marin de + 60 cm. Cette valeur est estimée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) à l’échelle planétaire à l’horizon 2120, elle s’inscrit dans le cas d’un scénario « optimiste » de diminution de l’émission des gaz à effet de serre.

Plus souvent et plus intense

 Tel que souligné par le « Plan Climat de la Polynésie française 2022-2030 », les effets du changement climatique ne se limitent pas à une hausse du niveau marin mais ils sont multiples, avec notamment une amplification fréquentielle et d’intensité des phénomènes naturels (tempêtes, cyclones, fortes houles, érosion du littoral, etc.). En conséquence, les territoires insulaires seront fortement impactés dans les années à venir, ce qui nécessite de tenir compte dès à présent de ces effets dans l’aménagement du territoire. Une des premières actions à mener dans une optique de prévention est de diminuer la vulnérabilité structurelle de l’habitat.
 
Le Conseil des ministres a ainsi acté qu’à compter du 1er janvier 2023, la Direction de la construction et de l’aménagement (DCA) imposera, pour les demandes de permis de travaux immobiliers concernées par un risque de submersion marine, la surélévation des constructions d’habitation et de certains bâtiments sensibles. Sur la base de la connaissance du risque et des zonages cartographiques, l’obligation de surélévation sera posée à + 1 m pour les projets situés en zone bleue (aléa moyen), et à + 50 cm pour ceux en zone verte (aléa faible).

montée des eaux littoral ©Polynésie la 1ère


 Il est rappelé la nécessité d’améliorer la connaissance sur les aléas naturels et d’affiner les cartographies. Ainsi, il est envisagé de programmer une campagne d’acquisition de données LIDAR pour les autres îles de Polynésie française. Cette acquisition de données pourrait s’inscrire dans le cadre du contrat de développement et transformation (CDT) Etat-Pays. A titre de rappel, l’acquisition de la donnée LIDAR en 2015 s’est élevée à 50 millions cfp. En parallèle, il sera initié dès 2023 de nouvelles modélisations de surcote marine pour le reste du territoire, toujours en tenant compte de l’élévation du niveau marin.