Des jeunes dansent et partagent ce qu’ils appellent eux mêmes le délire de la musique sapa’u. Entendez par là, la danse du diable. Pourtant, parfois, certains DJ remixent volontairement des vidéos d'affrontements d’adolescent(e)s largement partagées sur les réseaux sociaux. "Je connais cette personne-là qui se fait agresser, mais c’est pas génial que tout le monde entendent [et voient] cela", déplore une jeune fille.
Pour autant, cette banalisation de la violence ne perturbe pas plus que ça d'autres auditeurs. "Ca met un peu de peps...mais nous on ne taua pas ce que veulent dire les paroles, c'est juste le remix qui nous intéresse", note une autre jeune fille.
Face à ces phénomènes sociaux, les parents se retrouvent quelquefois démunis. "Ce ne sont pas des musiques que nos enfants doivent entendre, il y a vraiment des propos déplacés, et on pense aussi que c'est la [mauvaise] fréquentation", estime une mère d'adolescente. "Je lui ai dit "est-ce que tu comprends ce qu'il dit ?", si tu ne comprends pas, ça ne sert à rien", renchérit Delphine, une mère de famille.
Signe d’une réelle préoccupation, dans ce festival pour mineurs, les morceaux ont été triés sur le volet. "Les DJ ont à l’habitude de mixer en boîtes de nuit, du coup ils n'ont aucune retenue. Quand je leur demande de venir à mes festivals avec un minimum de catalogue musical correct", souligne Wilfred Johnston, organisateur du festival.
Ce type d’évènement est la preuve que la jeunesse polynésienne sait s’amuser sans alcool, sans drogue et sans violence.