Dans une zone stérile, les jeunes pousses de 'uru sont découpées, les bourgeons et les feuilles mortes sont retirés, pour optimiser leurs chances de survie après avoir été replantées. Elles vont grandir entre 3 à 6 mois entre 25 et 28 degrés. En un an, 10 000 d’entre elles seront passées par ce laboratoire. "Sans compter les péripéties, c'est facile à atteindre. On n'est jamais à l'abris d'une contamination. Si la température varie, les plantes le ressentent et elles meurent. (...) On peut en tirer une vingtaine, selon la variété" explique Tavi Castagnoli, technicien de laboratoire.
Ensuite, les plants sont mis en terre dans une serre. Ils croissent jusqu’à leur expédition dans toutes les communes gratuitement et notamment dans les îles. Ils seront ensuite redistribués en partie à la population.
Vers une auto-suffisance alimentaire
Cette initiative du gouvernement répond à une volonté de sécurité alimentaire, après les nombreuses crises traversées.
"On doit se poser la question de savoir ce que l'on va donner dans l'assiette de tout un chacun. Car finalement, le fait d'importer toutes les matières premières (...) nous coûte énormément d'argent. Chaque fois que l'on achète quelque chose à l'extérieur, c'est de l'argent qui repart. Donc, de produire localement, avec des consommateurs qui s'approvisionnent chez les agriculteurs locaux, c'est un cercle vertueux en termes d'économie circulaire et en termes nutritionnels" défend Maurice Wong, responsable du service agricole pour la cellule recherche innovation et valorisation.
L'initiative a d'ailleurs rapidement conquis les populations, notamment dans les Tuamotu. Les 'uru « Rare » et « Huerau ninamu » sont gratuits et se conservent bien. Toutes les municipalités recevront régulièrement des plants tant qu’elles estimeront en avoir besoin. La direction de l’agriculture travaille également sur les bananes de variété « plantain » et les patates douces « hybrides ».
Chaque concitoyen est encouragé à planter pour sa propre subsistance.