Entre novembre 2017 et juillet 2021, quatre bateaux de pêche étrangers ont échoué entre les Gambier et les Tuamotu, avec parfois des conséquences désastreuses sur l'environnement. L’État et le Pays avaient alors mobilisé des moyens considérables pour remorquer les navires et dépolluer les zones concernées.
Pour éviter le risque de récidive et protéger l’environnement, deux voies maritimes recommandées ont été créées par l’État. La première voie passe par Mataiva et Tikehau et la seconde entre Marutea nord et Hikueru. Une zone maritime à éviter située au nord-ouest des Tuamotu a aussi été mise en place, elle permettra de contourner la réserve de biosphère de Fakarava, .
C'est un travail commun engagé avec le Pays qui s'est concrétisé le 17 décembre dernier par un arrêté du Haut-Commissaire, Dominique Sorain.
" Les Tuamotu ont toujours été les îles dangereuses " pour les navires explique Antoine Ferri, " si on veut anticiper, le plus simple c'est d'essayer d'éviter de les faire passer par là " continue le directeur du JRCC.
Antoine Ferri, directeur du JRCC
Si ces voies ne sont pas obligatoires, " une politique d’incitation ferme est menée par le JRCC Tahiti et les moyens de surveillance aéromaritimes de l’Etat ". Les armateurs seront prévenus en avance par le JRCC de ces nouvelles dispositions maritimes dans la zone.
Antoine Ferri se veut rassurant, " les marins sont sensibles à ce type de recommandations ". Mais si les bateaux de pêche transportant des matières dangereuses s’entêtent à emprunter les anciennes voies, ils sont passibles de poursuites pénales.
Le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine a inscrit ces voies sur ses cartes. Le Haut-commissariat indique qu'un " dossier sera prochainement déposé devant l’organisation maritime internationale (OMI) afin qu’elles soient reconnues par la communauté internationale et portées sur l’ensemble des cartes des marines du monde ".
En coopération avec la Direction Polynésienne des Affaires Maritimes, le Haut-Commissariat projette " une Zone Maritime Particulièrement Vulnérable, centrée sur la zone à éviter pour prendre des mesures de protection renforcée ".
La zone économique exclusive de Polynésie française voit transiter, chaque année, 2 500 navires.