Don d'organe et greffe rénale : d'abord en parler pour mieux les faire accepter

Le professeur Méjean est au CHPF pour expliquer comment se passe une greffe rénale. Afin que les mentalités changent et que le don d'organes devienne courant.
Le 17 octobre est la Journée mondiale du don d’organe. La greffe rénale existe depuis 2013 en Polynésie. 130 patients ont reçu un rein depuis cette date. Pour l'occasion, le professeur Méjean est au fenua pour assister nos médecins à effectuer 3 opérations.

Un don d’organe pour un don de vie ! Un slogan qui ne trouve pas écho forcément dans les familles polynésiennes.

130 patients ont reçu un rein depuis 2013, et 3 nouveaux dans les semaines qui arrivent.

Le professeur Mejean, chirurgien urologue de Métropole, est au fenua pour assister les opérations locales de greffe et apporter son expérience en la matière.

Mais avant cela, une réunion d’information avec les receveurs et donneurs de greffon a eu lieu à l’hôpital. 

Visages crispés, certains dans des chaises roulantes, les patients venus nombreux écoutent avec attention les réponses à leurs interrogations, à leurs préoccupations.

Le professeur accompagné du personnel médical de l’hôpital a su trouver les mots pour rassurer, amener les donneurs au geste qui sauve.

Mama Amonaria firuu marere est dialysée et attend un rein. "C'est justement là le problème, j'ai des enfants qui veulent me donner leur rein, mais vu leur poids et leur taille, j'ai dit au médecin que c'était impossible...je vais attendre", soupire-t-elle.

Les  nombreux témoignages ont touché et sensibilisé celles et ceux qui s’interrogent encore.

Mamie Piha a donné son rein à son mari, ils sont les tout premiers patients à avoir subi cette opération en 2013.

Mamie Piha a 76 ans, et a donné son rein à son mari, ils sont les tout premiers patients à avoir subi cette opération en 2013.

Agriculteurs de passion, 9 ans après, ils sont en plein forme. "J'avais des appréhensions quand même, parce que je ne suis jamais passée sur la table [d'opération], avec tous les produits qu'on va m'injecter, est-ce que je vais me réveiller ?...Mais après, c'est passé grâce aux encouragements du taote Méjean...après on n'hésite plus", raconte Mamie Piha. 

Le professeur Mejean a rassuré les Polynésiens en leur disant que la Polynésie disposait de matériel à la pointe en matière d'opération de greffe et de médecins très compétents.

Depuis 2013, les greffes de rein se font localement à condition d'avoir des donneurs.

Le docteur Cécile Verrier est chirurgien urologue, c’est elle qui sera assistée du professeur pour une intervention sur 3 patients. "J'ai une assez bonne expérience de la greffe en général, notamment dans des hôpitaux parisiens, mais la greffe en donneur vivant qui n'est pas très différente de la greffe de manière générale, a quand même des petites subtilités et c'est souvent des équipes spécifiques qui s'en occupent, donc c'est vrai que j'ai besoin d'être assistée par un professeur expérimenté", explique Cécile Verrier.

Les patients en liste d’attente sont pris en charge en dialyse.

Le don d’organes est un sujet encore tabu mais tend à être vulgarisé et surtout accepté dans les familles.

 

Ce mardi matin, le docteur Julie BLOCH, néphrologue à l’hôpital de Taaone, viendra nous parler de la journée mondiale du don d’organes et de la greffe et surtout sensibiliser de nouveaux donneurs pour sauver des vies.  Elle sera notre l'invitée café de la matinale radio de Polynésie la 1ère.