Don d'organes : 148 patients greffés depuis 2013

Le don d’organes fêtera ses 10 ans au CHPF jeudi 22 juin. Depuis 2013, 148 patients ont reçu un greffon provenant en majorité de donneurs décédés. Le sujet est toujours sensible au sein des familles mais le personnel médical de l’hôpital qui coordonne le don d’organes ne baisse pas les bras, l’information est primordiale. Rencontre avec un patient qui a reçu un greffon, Jacob.

Jacob a 48 ans, il a une maladie rénale chronique depuis l’âge de 12 ans, c’est héréditaire, nous confit-il. Après de longues années d’attente, il se dit soulagé et nous livre ses premières impressions au moment du fameux coup de fil de l’hôpital, une délivrance.  "J'étais un peu tétanisé, je ne savais comment réagir face à cette situation, mais c'est juste un soulagement". 

Près de 650 patients sont dialysés en Polynésie française. Trois séances par semaine pendant 4 heures. Un traitement lourd que connaît bien Jacob. Mais la liste d’attente, elle aussi, est longue, 113 patients attendent toujours une greffe. 

"On continue depuis dix ans à expliquer surtout qu'il faut en parler aux familles, entre vous, discuter et donner son choix que l'on soit pour ou contre".

Anaïs Danielmoros, infirmière

La bonne nouvelle : depuis le mois de janvier, 10 personnes ont déjà bénéficié d’un greffon, elles étaient à peine au total 10 l’an dernier. Mais il ne faut surtout pas arrêter de communiquer, de sensibiliser les familles aux dons d’organes martèle Anaïs Danielmoros infirmière coordinatrice du don d’organe au Taaone. 

"C'est un travail en continu surtout de sensibilisation, de promotion, d'explication. Parler à la population pour expliquer ce qu'est le don, en quoi consiste ce grand processus et pourquoi. Et surtout, on continue depuis dix ans à expliquer surtout qu'il faut en parler aux familles, entre vous, discuter et donner son choix que l'on soit pour ou contre".

La greffe, une solution plus économique 

Mais la maladie a un coût : 10 millions de Fcfp par an, c’est le prix du traitement d’une personne atteinte de maladie rénale pour la CPS. La greffe reste bien une solution pour réduire les dépenses selon Warda Krid, médecin en réanimation et pour la coordination du prélèvement d’organe. 

"L'intérêt de la greffe en Polynésie est double. On a un intérêt individuel, quand on est greffé on a une meilleure qualité de vie, on vit plus longtemps. Et aussi pour la société, c'est-à-dire que quand on a des gens greffés, c'est beaucoup plus économiquement et médicalement parlant utile pour la société que d'avoir des gens dialysés par exemple". 

148 patients greffés en dix ans 

Avoir une vie saine avec une alimentation équilibrée fait aussi partie des solutions préconisées par les spécialistes. En attendant, sachez que vous pouvez vous inscrire sur une plateforme nationale pour le don d’organes. Une carte d’adhésion est aussi disponible à l’hôpital. 148 patients ont reçu un greffon ces 10 dernières années, dont 33 de donneurs vivants, leurs familles ont accepté, et 115 de donneurs décédés.

Jeudi, la journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe sera célébrée dans la nef du Centre Hospitalier. Sur place, dès 8h30, des stands de sensibilisation sur l’importance du don d’organes. Un marché artisanal est également prévu, 10% des recettes seront reversés à l'association "Un don de vie". Spectacle de danse et concert auront aussi lieu lors de cette opération qui s'achèvera à 14h30.