Don d'organes : 71% de refus en 2024

Seule la greffe du rein est possible en Polynésie
Le nombre de refus de don d'organes a atteint un taux record en 2024 avec 71% de refus en Polynésie française. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les religions qui bloquent le plus mais le manque d'information et de communication. Une journée polynésienne du don d'organes pourrait voir le jour cette année.

71% de refus de don d'organes, c'est 2 fois plus qu'en France où ce taux est de 36%. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les polynésiens sont très réticents à l'idée de donner un organe. Pour Anais Daniel Amoros, infirmière coordinnatrice du don d'organes au CHPF, c'est une situation difficile à accepter. "En Polynésie, il y a ce sens de la générosité, de la solidarité. Le don d'organes, c'est sauver des personnes." regrette l'infirmière.

L'ensemble des religions est favorable aux dons d'organes, les églises sont présentes avec nous

Anaïs Daniel Amoros, infirmière coordinatrice des dons d'organes au CHPF

Elle est l'une des seules professionnelles de la santé à s'intéresser aux leviers qui bloquent les dons d'organes. Le principal levier n'est pas, contrairement à ce que l'on pourrait le croire, la religion. "L'ensemble des religions est favorable aux dons d'organes, les églises sont présentes avec nous. Certaines confessions prêchent même le don d'organes." explique Anais Daniel Amoros.

Mais alors, pourquoi un tel taux de refus en Polynésie ? "Parce que les gens n'en parlent pas. Les familles ne savent pas ce qu'aurait souhaité la personne défunte, elles ne savent pas non plus quelles sont les besoins de l'hôpital." se désole l'infirmière. Actuellement, la Polynésie compte 120 patients en attente d'une greffe de rein, la seule transplantation réalisable au CHPF.

Une journée polynésienne du don d'organes le 26 avril ?

La semaine dernière, le Conseil des ministres a proposé de créer une « Journée polynésienne du don d’organes » le 26 avril. Cette journée permettrait d'augmenter la visibilité et de valoriser les actions locales. Il existe les journées nationale (22 juin) et mondiale (17 octobre) du don d’organes mais elles « peinent à capter l’attention en Polynésie » d'après le rapport.

"C'est une victoire parce que les campagnes de sensibilisation manquaient de visibilité. Il faut ancrer cette culture du don d'organes dans la culture polynésienne." indique l'infirmière. Depuis 2013, 164 greffes de reins ont été réalisées au CHPF.