Don d'organes, tous donneurs

Don d'organes, tous donneurs
La journée mondiale du don d'organe, c'est l'occasion de faire le point sur la greffe de reins en Polynésie. Le don est autorisé sur le territoire depuis 2013 et peut sauver des vies. Si chaque personne est aujourd'hui donneuse par défaut, il est bon d'en discuter avec sa famille pour éviter des situations embarrassantes par la suite. Aujourd'hui à l'hôpital de Taaone, le débat était lancé.
Thierry Daniel, président de l'association "Un don de vie" et sa soeur Christine Sachet

Ils sont frère et sœur, et doublement liés par un acte médical. Thierry, en insuffisance rénale depuis 1998 a subi deux greffes de reins. 

J'ai été greffé une première fois en 2001 en France, et mon greffon a tenu 18 ans. Mais j'ai été obligé de repasser en dialyse depuis 2019. ET en 2021, ma soeur m'a donné un rein. [...] La dialyse, c'est bien un moment, ça te maintient en vie comme on dit, mais la greffe c'est encore mieux, c'est une deuxième vie.

Thierry Daniel, président de l'association "Un don de vie", et greffé

Un geste d’amour évident et sans conséquence médical pour Christine, sa sœur et sa donneuse. 

J'ai fait toutes les analyses et les examens, et ils ont révélé que j'étais compatible. J'ai donc décidé de donner un rein. Depuis, je vis très bien, je continue de faire de la danse, du vélo, et j'ai quelques petites restrictions alimentaires.

Christine Sachet, soeur de Thierry Daniel

Fernand Tinirau, un patient

Fernand, 55 ans, s‘alimentait mal et buvait trop d’alcool. Il revient de France où il a bénéficié d’une double greffe du rein et du foie après 6 mois d’attente.

J'ai eu de la chance d'avoir ces organes, des organes d'un jeune de 20 ans. Je remercie sa famille qui a donné la vie à quelqu'un d'autre. C'est ce que j'essaie d'expliquer aux polynésiens. Donner un organe, c'est permettre à quelqu'un d'autre de pouvoir vivre, c'est mon message.

Fernand Tinirau, patient

Instauré depuis 10 ans en Polynésie française, le don d’organe a engendré 148 greffes grâce à 115 donneurs décédés et 33 vivants. Une question éthique et philosophique débattue lors de cette journée publique.

Anaïs Daniel-Amoros, infirmière et coordinatrice du don d'organe

On essaie d'intervenir aussi auprès des jeunes, dans les collèges et les lycées pour donner une information. On n'est pas là pour que les gens soient "pour" ou "contre", on est juste là pour informer. ET j'ai l'impression que les gens sont de plus en plus sensibles à ce discours. Ils comprennent que nous sommes tous donneurs, et tous receveurs.

Anaïs Daniel-Amoros, infirmière et coordinatrice du don d'organe

Donneur ou pas, l’important reste d’informer ses proches sur ses souhaits de son vivant. Actuellement, la Polynésie compte 113 patients en attente de greffe et plus de 600 dialysés.