Prendre une vague sans la voir : le défi est de taille. Mais pas insurmontable pour Rainui, non voyante de naissance. La jeune femme de 33 ans surfe depuis deux ans et n’a pas besoin de ses yeux pour sentir la vague arriver.
"J'ai mes autres sens, comme le ressenti et l'ouïe qui me permettent d'entendre et de ressentir la vague, le vent...sinon je me concentre sur les instructions de mon moniteur et j'essaie de le mettre en pratique surtout concernant la posture. C'est le plus difficile pour moi. Mais une fois qu'on dépasse cette difficulté, on prend plaisir à se lever" explique Rainui.
Chaque vague surfée est une "satisfaction", un "bien être". Elle partage ce bonheur avec tous les autres malvoyants volontaires, qui peuvent oublier leur handicap le temps d’une session. Chacun développe son propre sixième sens... Maeva, elle, n'arrive pas encore à se lever sur une planche alors elle se contente du boogie et savoure une déferlante de sensations apaisantes. "J'aime bien surfer. C'est comme si on est sur un manège mais dans la mer" décrit la trentenaire.
L'objectif de l'AS Tamarii Punarii est de rendre le surf accessible à tous. Des vocations de champions pourraient bien voir le jour : "on a rencontré Handisurf France et récemment on est entré en contact avec ISA (International surfing association) qui a vu des vidéos de Rainui en disant qu'il y avait du potentiel donc peut-être !" conclut Alix Marion, trésorière de l'association sportive.