Emploi: les indicateurs sont au vert selon l'ISPF mais il faut prendre ces résultats avec prudence

Résultats dans le vert, mais ils se situent en effet, dans un contexte économique de reprise grâce au tourisme mais toujours fragilisé par 2 ans de covid et une inflation importée.

Des chiffres à manipuler avec prudence surtout si l'on se réfère à la note d'octobre 2022 publiée par le CEROM, les comptes économiques rapides de l'outre-mer. Une note réalisée par le même ISPF, l’AFD, l’agence française de développement et l’IEOM, l’institut d’émission d’outre-mer. 

L’étude  relève que l’indice de confiance des ménages fléchit au 3^ème trimestre. Malgré la reprise économique et même s’ils sont encore nombreux  à conserver leur niveau de consommation, 2/3 des 800 ménages interrogés aux IDV ne se font guère d’illusion. Ils anticipent pour les 6 mois à venir, une poursuite de l’inflation et une dégradation de l’activité économique et de l’emploi.

Il n'en reste pas moins que le marché du travail au 2ème trimestre 2022 a bien repris des couleurs même si les aides à l'emploi se sont arrêtées. La Polynésie compte 70 000 salariés équivalent temps plein. Une 1^ère depuis 2018. Des chiffres confirmés par la CPS. Elle enregistre 100 000 actifs soit 1700 de plus en quatre ans. Le taux d’emploi progresse de 2 points. Chez les 15-29 ans, d’un point et demi.

Le taux de chômage baisse de 14,5 en 2018 à 9%. Le nombre de chômeurs passe sous la barre des 10 000. C’est 6200 de moins en 5 ans.

Quelques points noirs au tableau cependant :

26 400 personnes veulent trouver un emploi. C’est un peu plus de 14% de la population. 12 400 sont inscrites au SEFI, selon le CEROMMalgré la reprise, le nombre d’inactifs ne souhaitant pas travailler augmente. 5700 de plus soit un total de plus de 70 000 personnes. C’est 32% de la population.  Et Pour moitié de jeunes de 15 à 29 ans. Des jeunes qui connaissent un fort taux de chômage. Il avoisine les 19%. Et parmi ceux qui travaillent, 1/3 occupe un emploi fragile voire précaire.

 Enfin sans surprise, ce sont les plus diplômés qui profitent de la reprise du marché de l’emploi. Un bachelier a 6 chances sur 10 de décrocher un travail. C’est 8 sur 10, pour un BTS ou un diplômé de l’université.

Ajoutons qu’en 2022, l’écart d’insertion entre les hommes et les femmes se réduit. Le taux d’emploi des Tane progresse de 0,3 point. Celui des Vahine de 1,4.