C'est un Michel Bourez souriant mais pressé qui se présente lors de l'enregistrement du podcast dans nos studios. Depuis l'annonce de la fin de sa carrière, il n'est pas resté oisif. Entre deux rendez-vous à Papeete, dont l'un important à la CCISM, l'ancien surfeur professionnel a tout de même accepté de nous rencontrer, et malgré une opération médicale programmée le lendemain de l'enregistrement. " Je me fais opérer demain aux cervicales... C'est une blessure qui m'a suivi pendant plus de dix ans maintenant. Et j'ai dû arrêter mes entraînements, ça fait presque deux mois parce que j'en pouvais plus. Et là, je peux enfin me faire opérer".
L'annonce de sa retraite
Casquette vissée sur la tête, Michel Bourez affiche un visage serein. Il est revenu sur les raisons qui l'ont poussé à prendre sa retraite de surfeur professionnel. "Je n'avais presque plus de chances de me qualifier [ndlr : pour les JO]. Ensuite, c'était des blessures chroniques qui revenaient à chaque fois, des anciennes blessures qui ne guérissaient pas, et donc ça m'a poussé vers la retraite".
Mais le néo-retraité n'éprouve aucun regret. "Pour moi, la seule raison pour laquelle je voulais rentrer dans les JO, c'est pour qu'il y ait un Tahitien. Et là, on en a deux avec Kauli Vaast et Vahine Fierro, donc l'objectif est atteint".
Michel Bourez est revenu sur son enfance et sur les raisons qui l'ont poussé à choisir le surf comme carrière professionnelle plutôt que le football.
Le quotidien d'un surfeur professionnel
Entre ses débuts sur le circuit WQS, juste après avoir passé son baccalauréat, et ses nombreuses victoires chez les pros, il a passé près de 20 ans sur les vagues du monde entier.
Un quotidien loin de l'image idyllique du surfeur professionnel. " Être surfeur professionnel, c'est rarement fun. Le seul moment fun, c'est lorsque tu reviens ici, sur ton île, que tu vois tes amis, ta famille, tes enfants, ta femme et le fait de revoir les bonnes conditions et les bonnes vagues. Le côté négatif, c'est de devoir laisser tout le monde derrière, et de reprendre l’avion."
C'est énormément d'organisation. Préparer les billets d'avion, les locations de voitures, l'hébergement. Tu arrives trois jours avant la compétition et tu dois t'acclimater rapidement.
Michel BourezHorizon Teahupoo - Polynésiela1ère
"Le plus dur, c'est lorsque tu fais ta première sieste ou que tu t'endors le premier soir. Lorsque je me réveille, c'est là que c'est dur. C'est là que tu te rends compte que tu es tout seul dans un environnement différent."
À quelques mois du début des JO, il estime les chances de nos deux Polynésiens plutôt bonnes. Les athlètes du fenua peuvent tous les deux prétendre à une médaille.
La polémique sur la tour des juges
"Kauli Vaast ? Sûr et certain, quarts de finale minimum. Ensuite, ça va commencer à être plus dur. Pourquoi je dis ça ? Car, il y a aujourd'hui 8 surfeurs, 9 surfeurs maintenant, qui ont le niveau de Kauli. Donc, avec Kauli, ils sont 10 qui ont le potentiel d'avoir une médaille." Michel Bourez est beaucoup plus optimiste pour Vahine Fierro. "Elle a plus d'expérience et il y a moins de bonnes surfeuses comparées aux hommes".
Lorsqu'on l'interroge sur la polémique liée à la tour des juges, il estime que la situation s'est apaisée. "C'était un moment difficile pour tout le monde en fait. Tu voyais que la population était divisée à ce moment-là. Et nous entre copains, entre surfeurs, on était divisé... Et du coup, ça a créé des tensions un peu partout (...) La tour est faite, on ne peut pas l'enlever. Moi, personnellement, j'espère qu'il y a aura plus d'événements là-bas."
Retrouvez l'interview de Michel Bourez en intégralité :