ENTRETIEN. Nino Bonis, directeur de l'association de prévention routière de Polynésie : "Entre les pneus de voiture et la route, ce n'est pas de l'air qu'il y a, c'est un cerveau humain. Il faut s'en servir."

Nino Bonis, directeur de l'association de prévention routière de Polynésie française, était l'invité du JT
Nombre d'accidents en hausse, conducteurs de bus sous stupéfiants, prévention routière... Plusieurs sujets ont été abordés avec Nino Bonis, directeur de l'association de prévention routière de Polynésie, sur le plateau du JT de Polynésie la Première. Pour Nino Bonis, les conducteurs doivent se responsabiliser.

Maruki Dury : Depuis le début de l'année, la situation est catastrophique, nous sommes déjà à 6 morts sur les routes polynésiennes.

On va planter le décor. Depuis le début de l'année, on constate 31% de conduite sous stupéfiants en plus par rapport à l'année dernière, plus 110% d'excès de vitesse et une augmentation de 44% des infractions pour non port de la ceinture, plus 20% pour le téléphone au volant et la conduite sans permis et plus 6% pour le non port du casque. La banalisation du cannabis crève le plafond avec même des conducteurs de bus positifs au cannabis.

Parlons d'abord de l'accident de Moorea où un pompier a perdu la vie parce qu'il n'avait pas mis sa ceinture de sécurité, est-ce que ça donne un coup au travail de prévention que vous menez ?

J'ai beaucoup réfléchi à ce sujet. On en fait jamais assez mais on en fait beaucoup, que ce soit au niveau de l'Etat, du pays et des associations. Quand on arrive au permis, on sait tout. L'information est diffusée.

On ne voit plus d'images chocs, est-ce qu'il faudrait reprendre ça ?

Je n'ai jamais été pour. L'impact est violent mais très éphémère. Nous évacuons ce qui nous fait du mal donc ça ne reste pas dans la mémoire longtemps. Je préfère travailler sur le long terme en travaillant sur la réflexion et l'intelligence.

Vous l'avez dit, il y a des contrôles positifs au cannabis pour les conducteurs de bus, c'est grave ?

Oui, c'est inacceptable. On est à l'abri de rien. L'Etat a pris l'affaire en main.

Un dernier message pour les conducteurs du fenua ?

Mon message va être pour tout le monde. Entre les pneus de voiture et la route, ce n'est pas de l'air qu'il y a, c'est un cerveau humain. Il faut s'en servir. Tout le monde est intelligent.