"Pendant qu'on discute institutions, Constitution, règles de droit, on ne s'occupe pas du quotidien des Polynésiens. Quand je suis allé les voir, ceux que j'ai commencé à voir ils m'ont parlé logement, pouvoir d'achat, emploi, ils ne m'ont pas parlé d'indépendance ou de construction constitutionnelle nouvelle avec l'ONU. C'est vraiment le cadet de leurs soucis. Et donc commençons par nous occuper du quotidien des Polynésiens et puis on verra pour les questions institutionnelles plus tard".
Voilà le constat du haut-commissaire Eric Spitz, quelques jours après sa prise de fonction officielle. Il l'a dit aujourd'hui dans notre matinale radio. Se loger décemment, trouver un emploi qui permette de vivre, voilà les principales questions qui préoccupent les habitants de ce pays.
Pas vraiment celle de l'indépendance, sur laquelle le représentant de l'Etat est clair : "le statut d'autonomie est bon, tout peut être perfectible, mais à peu près dans tous les domaines de la vie économique, sociale et culturelle ce sont les Polynésiens qui sont aux commandes, qui ont les pouvoirs même dans des matières régaliennes comme le pouvoir fiscal, c'est la Polynésie française qui décide, je ne vois pas de raisons d'aller plus loin dans cette démarche."
Néanmoins, Eric Spitz est revenu sur la priorité des priorités de l'Etat dans un proche avenir. "C'est de faire de la Polynésie la vitrine de la transition écologique et environnementale dans le monde. C'est la raison pour laquelle le président de la République a décidé de la création d'un fonds pour les énergies renouvelables qui sera doté de 7 milliards cfp pour commencer. Et avec ses 5,5 millions de km2, la Polynésie a des atouts.
La 2e priorité c'est tourner définitivement la page du passé nucléaire de la Polynésie. C'était de le sens du président de la République qui a joué cash, c'est le sens de l'ouverture de 80 000 archives classées secret défense aux historiens...et c'est aussi le sens de jeunes Polynésiens et Polynésiennes qui vont à la rencontre de leurs concitoyens qui auraient pu être touchés par les radiations. En 10 ans, il y a eu 200 dossiers ouverts, là grâce à leur démarche (ils font du porte à porte), ils aident les gens à reconstituer des dossiers, et en 6 mois 130 dossiers ont été constitués, c'est-à-dire qu'on va 10 fois plus vite que les années précédentes.
Le Civen indemnise les victimes, mais depuis une décision du Conseil d'Etat il ne peut plus rembourser la CPS. Donc il y a un accord de principe pour que la Sécurité sociale rembourse la CPS des frais engagés pour toutes les personnes reconnues victimes par le Civen...il y aura une somme forfaitaire versée à la CPS".
Son intervention en direct dans l'invité café avec Ibrahim Ahmed Hazi :
Ecoutez-le :