Sa naissance, le 1er avril 2022, avait eu l'effet d'une mauvaise blague. Pour calmer la grogne, la "TVA sociale", de son surnom, est alors passée d'1,5 à 1%. Aujourd'hui, la contribution pour la solidarité a disparu.
Mais le consommateur va-t-il vraiment gagner en pouvoir d'achat ? À la sortie d'un supermarché, les clients n'en sont pas convaincus. "Cela na va pas changer, parce-que ce n'est que 1%", "je ne pense pas qu'ils vont jouer le jeu, vu que l'augmentation est mondiale..." disent-ils.
Processus économique
Avec un dollar à la hausse, les prix ne devraient pas baisser prédit Guy Loussan, porte-parole de la fédération générale du commerce. "Dans le calcul des prix, il y a la variation des devises. En Polynésie, on travaille beaucoup avec la zone dollar. Le 1er septembre, le dollar US était à 110,72 xpf et aujourd'hui, il est à 113,75, soit une hausse de quasiment 3%. Les prix dans les magasins, à mon avis, vont rester stables. Pourquoi ? Parce-que les prix de revient ont déjà été calculés, tout comme les prix de vente. Ce qui va faire baisser les prix, c'est l'existence d'une véritable concurrence sur le marché local."
En économie, un moins un ne fait pas forcément 0, explique Florent Venayre, professeur en économie. "Quand on met en place une taxe, elle est toujours pour partie partagée par les consommateurs et pour partie, subie par les entreprises. Le problème c'est que quand on va la retirer, d'autant plus dans le mouvement inflationniste actuel,on va garder cette pression inflationniste. On va garder l'héritage de l'inflation précédente qui nous a amenée, à plusieurs reprises, à réaugmenter les salaires -tous ces éléments de coûts pour les entreprises continuent à exister. Donc on va enlever un point mais on va être pris dans ce processus là (...). Et ce point va se faire manger par la moulinette de l'inflation qui continue à arriver."
Destinée à financer la protection sociale généralisée, la très impopulaire taxe CPS rapportait près de 9 milliards xpf par an. Reste à savoir comment le Pays compte combler ce manque à gagner. Le système de "fiscalité productive" a été évoqué. À défaut d'annoncer ce qui remplacera la taxe CPS, Tevaiti Pomare, le ministre de l'Économie indique ce qui ne sera pas fait : "pour cette année, on annonçait déjà en commission des finances qu'il n'y aurait pas de nouvelle taxe pour financer la protection sociale généralisée et que la CST ne serait pas touchée, ni cette année, ni la suivante."