Expulsées d'Atimaono, des familles font de la résistance

Harvey Tehio, un des revendiquants.
Après maintes concertations, le gouvernement a autorisé ce matin l'expulsion des familles sur le domaine d'Atimaono. Rappelons que la procédure est en cours depuis 2012, à Papara. 11 familles sur les 31 concernées refusaient de quitter les terrains revendiqués par le Pays. Alors ce matin, elles ont été réveillées par les forces de l'ordre...

Quatre parcelles de 12 hectares entre Papara et Mataiea…un conflit qui dure depuis 10 ans entre le Pays, propriétaire des terres achetées à Jean Bréaud en 1985, et une trentaine de familles qui affirment que le terrain a seulement été loué mais jamais acheté.

"Est-ce que dans la loi française...il n'y a pas un article qui dit que lorsque tu achètes une terre en indivis et que les ayants droit n'ont pas été prévenus, ça rend la vente caduque ?", demande une revendiquante.

Un camion chargé d'affaires de familles expulsées passe sous la protection des gendarmes.

La justice a pourtant bien donné raison au Pays…il y a sa plainte déposée en 2012, qui a été validée par le tribunal de 1ère instance en 2017, puis par la cour d’appel en 2019 et enfin par la cour de cassation l’an dernier. Pas d’autre solution donc que l’expulsion des 11 familles réfractaires, une trentaine de personnes qui continuent d’affirmer qu’elles sont propriétaires. "Elles refusent ce qui a été tranché par la justice, par rapport à cet état d'esprit on ne peut pas grand-chose, si ce n'est aujourd'hui de mettre en oeuvre les voies qui nous sont permises", explique Loiana Legall, directrice de la Direction des affaires foncières. 

Des familles contestataires en train de filmer l'expulsion.

Deux-tiers des familles ont déjà quitté les lieux, toutes ont été relogées par l’OPH, les autres vont continuer le bras de fer. Harvey Tehio, revendiquant, en est certain puisque "c'est nos terres, personne ne peut laisser tout ça". 

Toutes les maisons ont été détruites dans la journée…four, glacière et matelas ont été déplacés sous un chapiteau en attendant d’être récupérés par leurs propriétaires sous 15 jours.