Face aux violences à l'école, des cellules de prévention et d'écoute dans les établissements

Au sein de la police municipale d'Arue, une cellule a été spécialement créée pour prévenir les violences à l'école.
Alors que le collège Henri Hiro est toujours sous le choc après l’agression à l’arme blanche entre élèves, au sein de l’établissement, une cellule d’écoute recueille la parole des élèves et des personnels. Mais dans tous les collèges, et souvent aussi dans les écoles primaires, la prévention de la violence passe par des interventions des forces de l’ordre. Illustration à Arue, première commune à avoir instauré une cellule prévention au sein de sa police municipale.

"Je ne veux pas de violence, j'arrête les harcèlements, danger sur la route, le racket, j'ai décidé d'arrêté et surtout d'éviter tout ça !" Le ton est donné devant des élèves de 6e.

Ce matin, Apaura Walker et Vatina Deane, toutes deux policières municipales à Arue, se retrouvent cette fois devant le tableau, face à de jeunes collégiens. Au programme du jour : toutes les formes de violences, les éviter et surtout, les dénoncer. "Bagarre, harcèlement, suicide", énumère Vaiata. "Prévenir la police ou si on est à l'école, il faut prévenir un adulte", ajoute Ahely.

L’occasion aussi de rappeler que les forces de l’ordre ne sont pas uniquement là pour sanctionner, et pourquoi pas créer un lien de confiance. "Ce qu'il manque aujourd'hui, c'est l'accompagnement. Ce n'est pas que faire de la prévention, c'est d'accompagner l'élève, comprendre l'environnement dans lequel il vit, l'environnement familial. Il y a peut-être un souci là-bas, c'est de voir justement ce problème et d'essayer de trouver des solutions adaptées à ces jeunes-là pour qu'ils réussissent aujourd'hui", explique Vatina Deane, adjointe au chef de la police municipale d'Arue.

Dès la classe de 6e, lorsqu'ils sont encore malléables, les élèves suivent des séances de prévention contre les violences dispensés par les forces de l'ordre.

Dans tous les collèges de Polynésie, police nationale et gendarmerie interviennent pour des ateliers de prévention. Mais Arue est la première commune à avoir instauré cette petite cellule au sein de sa police municipale. "Le travail avec la police municipale est d'établir le lien de confiance. Cela veut dire que les deux policières interviennent également le mercredi après-midi, elles font de la prévention. En instaurant ce lien de confiance dès la 6e parce qu'ils sont très malléables, on peut leur expliquer plus facilement", précise Wendy Harea, principale du collège d'Arue.

Et quand un évènement traumatisant trouble la sérénité d’un établissement scolaire, la DGEE déploie une cellule d’écoute, appelée GARI (Groupe d’Appui de Ressources et d’Intervention).

Depuis l'agression de lundi, une cellule d'écoute a été ouverte au collège Henri Hiro.

Composée de psychologues et d’assistantes sociales, elle recueille la parole des élèves et des personnels, comme c’est le cas au collège Henri Hiro depuis le début de cette semaine. "Cette cellule vient en relais à des cellules existantes dans chaque établissement scolaire...et est constituée de personnels formés au sein de chaque établissement scolaire. Et quand potentiellement des enfants peuvent présenter des besoins d'accompagnement trop importants pour la cellule, et bien nous déployons des aides supplémentaires par le biais du GARI", détaille Isabelle Dinand, coordinatrice du dispositif.

Instaurée en 2021 en Polynésie, cette cellule d’écoute exceptionnelle n’existe pas dans toutes les académies. Ici, elle a été déployée 6 fois depuis l’année dernière.