Fakarava sans électricité : le sentiment d'abandon des gérants de pensions de famille

Sur l'île, sans électricité, le paradis peut vite virer à l'enfer.
L'électricité est d'une importance vitale au 21ème siècle, notamment quand on est un acteur économique ! A Fakarava, les propriétaires des pensions de famille, au sud de l'île sont dans le désarroi. Privés d'électricité, depuis le dimanche 23 juillet, ils ont dû annuler des réservations. S'ils ont pu compter sur la solidarité de leurs pairs, ils se sentent abandonnés.

Pas d’électricité, cela veut dire des annulations en chaîne pour les pensions de famille. Depuis une semaine, pas de recettes qui entrent dans les caisses. Et c’est sans compter les aliments en train de s’abîmer ou déjà perdus dans les réfrigérateurs et congélateurs.

Heureusement, leur fédération s’est mobilisée et a obtenu l’aide de ses partenaires tels qu'Air Tahiti et certaines goélettes pour transporter notamment des groupes électrogènes et de la nourriture. "On appelé le Cobia qui a accepté d'acheminer et de changer son itinéraire pour acheminer les groupes en premier à Fakarava pour les pensions qui n'ont pas de groupe", explique Mélinda Bodin, présidente de la fédération des pensions de famille.

Des indemnités sous condition

Les assurances disent pouvoir indemniser les touristes à la place des pensions de famille sous réserve de certaines conditions dont notamment : la souscription à un contrat multirisque professionnelle, avec l’option perte d’exploitation. "Un touriste qui n'arrive pas à venir chez nous, parce que malheureusement il s'est passé un événement en Polynésie indépendant de nos pensions, ces touristes-là pourraient se faire indemniser via cette garantie responsabilité civile", précise Vahinerii Teuira, responsable technique et opérationnelle de Anset Assurance.

Très peu parmi les pensions souscrivent ce genre d’assurance assure Mélinda Bodin, car trop onéreuses. Et sans vouloir jeter la pierre aux pouvoirs publics, elle dit la difficulté de travailler dans des endroits éloignés. "Dès qu'une île est en difficulté, même si Fakarava fait partie du top 5 du tourisme en Polynésie, on a la conviction qu'on se sent loin de tout", se désole Mélinda Bodin.

Le Cobia est parti cet après-midi avec un détour vers Fakarava afin d’acheminer les précieux groupes électrogènes et de la nourriture. Il est bien évidemment très attendu par la population. 

Les pensions, comme les autres acteurs économiques de l'île, ont bien du mal à fonctionner sans électricité.