Festival des îles Marquises 2023 - Une dernière soirée pleine d'émotions

Festival des îles Marquises 2023 -
La 14ième édition du festival des îles Marquises se termine ce mercredi. Hier, avaient donc lieu les derniers spectacles des troupes des îles de l'archipel. Une célébration de la culture, où émotions et ferveur étaient au rendez-vous.

Le festival des Marquises se termine à Nuku Hiva. Cinq jours de festivités qui ont permis aux habitants de l'archipel de célébrer leurs traditions, leur culture et leur art ancestral, comme la danse ancestrale appelée le Koika Kakiu. Elle est encore pratiquée aux Marquises et préservée. Notre journaliste, Aiata Tarahu, a assisté au spectacle de la troupe de Nuku Hiva, mardi.

De son côté, la troupe de Hiva Oa a présenté hier soir son spectacle qui a pour thème : l'avant-première de la création des îles Marquises, qui dit les dieux du sang, du jour, de la nuit et de l'amour. Il s'agit de légendes, le travail a été accompli avec les anciens, en plus des recherches dans les musées pour connaître leurs histoires. "Cette année, la transmission est très voyante, on est deux jeunes à accompagner la troupe de Hiva Oa au Matavaa de Nuku Hiva, mais nos papa tupuna, nos anciens, nous soutiennent", confie le chef de troupe Tefa Tehaamoana. 

Kakaia, le retour des exclus

Autre troupe, celle de Kakaia, considérée comme anticonformiste. Mais ses membres s'en défendent. "C'est un mouvement, c'est une famille de rassemblement. Nous sommes là pour faire passer un message d'éveil à nouvelle génération qui arrive", confie Atanua, danseuse du groupe Kakaia. 

Son éviction des festivités a fait son succès, Kakaia intrigue autant qu'elle fascine. "Ils avaient voulu danser au festival de Ua Pou mais ils n'avaient pas pu, leur façon de danser n'avait pas été acceptée, je crois. Là, ce soir ça va être un privilège de pouvoir voir leur spectacle", raconte Vanina, spectatrice. 

Hier soir, Kakaia a rendu hommage à ses ancêtres, les visionnaires, eux qui ont considéré les Européens et les missionnaires comme les passeurs de mémoire. Le spectacle est maîtrisé et salué par la foule. "C'est original, il y a du peps, ces jeunes-là ont du mérite", s'enthousiasme Elvira.

©polynesie

"On a fait ce spectacle avec beaucoup d'amour, c'était pour partager avec le public, c'était une manière de dire merci à Nuku Hiva et l'organisation, les petites gens qui nous ont transportés, qui ont notre kakai... De leur dire merci à eux, merci à l'île, et merci à ceux qui ont ouvert leur cœur. Je sais qu’à Ua Pou, il y a des gens qui ont fermé leur cœur mais ce n'est pas grave, on n'est pas rancunier", confie Kahuetahi Kaiha, chef du groupe. Ce festival sonne comme un renouveau pour la troupe, Kakaia espère ainsi avoir rallié ses pairs à sa cause. 

La danse du cheval de l'île de Tahuata

Ils étaient, eux aussi, très attendus... Les danseurs et musiciens de la troupe de Tahuata. Les femmes se rassemblent autour du Kea Tuki Popoi, le penu marquisien. Sous les yeux ébahis des spectateurs, Tahuata a choisi de valoriser la pratique du ra’au sous le thème Te Apao Enata.

"On a voulu en fait mettre en avant nos cavaliers de notre petit village de Motopu. C'est à partir de 2019 qu'on s'est dits voilà la danse d'ouverture de Tahuata qu'on va faire briller pour penser à nos cavaliers de Motopu", explique Tekua Tamatai, chef de groupe de Tahuata. 

Les 180 artistes de la troupe ont travaillé pendant 3 mois pour offrir 45 minutes d’un spectacle grandiose, où les enfants ont, eux aussi, montré tout leur talent. "À l'école, on pratique beaucoup la langue marquisienne, on favorise des activités en marquisien, donc dès le plus jeune âge, ils sont déjà baignés dans la langue au moins, et après dans tout ce qui est culture, danse et chant", précise Hana Marurai, institutrice de Tahuata. 

La danse du cheval clôt cette prestation, à la sortie les danseurs sont rayonnants en poussant leur dernier cri de guerre.

 

©polynesie