Caroline est peut-être l’une des scientifiques les plus actives dans la lutte contre la petite fourmi de feu… 7 ans maintenant que son association MANU tente de l’éradiquer de la vallée de Papehue, afin de préserver le monarque de Tahiti. "On en a trouvée dans 3 méga-colonies de 80 hectares, autour des vallées à monarque. On a appliqué une méthode lutte avec les gens dans les maisons, et une méthode de lutte à développer dans les forêts. Ce qui a marché dans les forêts, ce sont les épandages par drone", explique Caroline Blancvilain, vétérinaire de l'association MANU.
Sauf que les déplacements humains ré-infestent systématiquement les sites traités. C’est le rôle de Laurent de contrôler régulièrement, tout simplement en déposant du beurre de cacahuète. Une technique simple à réaliser chez soi. "Pour savoir si les gens ont la fourmi de feu [dans leur propriété], il suffit de mettre du beurre de cacahuète autour de leur jardin, et ensuite de vérifier au bout d'une heure s'il y a la petite fourmi de feu. Je fais le test sur mon avant-bras que je ferme. Si ça pique c'est elle", détaille Laurent Yan, technicien.
L'OCLAESP contre les atteintes
Grâce à l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement, le parquet de Papeete espère apporter une réponse pénale aux auteurs d’infractions. Comme le transport des espèces invasives. Mais faut-il encore que les enquêteurs aient accès au code polynésien de l’environnement. "Il y a un vrai travail de mise en commun des différents textes...Un groupe de travail sera justement dédié à la mise en place de tous les éléments législatifs accessibles à tous", déclare Thomas Pison, procureur général, lors d'un colloque sur la protection à l'environnement annonçant la création de l'OCLAESP (office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique).
Faut-il alors sanctionner systématiquement les responsables, du moins ceux qui répandent involontairement la fourmi de feu ? "C'est bien pour les transporteurs, c'est bien quand c'est d'une île à l'autre par exemple. Mais quand on lutte contre la fourmi de feu au sein d'une même île, là au contraire il faut que les gens soient dédouanés de tout sentiment de culpabilité, parce que plus on traite vite, plus ils déclarent vite leur infestation, et plus ils décident de traiter vite et mieux c'est", estime Caroline Blancvilain.
Braconnage, fraudes en tout genre, les infractions à l’environnement sont nombreuses. La cellule de police judiciaire ministérielle a d’ores et déjà une soixantaine de dossiers à traiter.