Frédéric Benet-Chambellan, un destin lié à la Polynésie

"C'est vrai que la Polynésie représente quelque chose pour moi". Le fenua n'est pas une destination inconnue pour le nouveau procureur général près la cour d'appel de Papeete, Frédéric Benet-Chambellan. Son aïeul, le commandant Maxime Destremeau avait laissé des traces de son passage au 20e siècle au travers de nombreux courriers. Comme lui, il avait été missionné à Tahiti en 1914 pour défendre les intérêts de la France lors de la 1ere Guerre mondiale face à la menace allemande. 

110 ans c'est lui qui est aujourd'hui chargé d'une mission. "Nous avons une histoire, 110 ans après jamais personne parmi ses descendants n'avait travaillé ici. Mais ça reste évidemment une affaire privée pour l'essentiel, et cela a un peu joué quand même dans ma volonté de venir ici. Ce n'était pas la raison principale, mais cela a compté", avoue Frédéric Benet-Chambellan.

A 62 ans avec déjà 40 ans de carrière dans la justice, le nouveau procureur compte remplir sa mission comme il l'a toujours fait : avec rigueur et détermination. Notamment la lutte contre les violences intra-familiales ou le trafic de drogue "Je pense que tout ce qui détruit la santé de nos jeunes, de nos concitoyens est une catastrophe. Il faut rappeler que tout ça n'est pas banal, tout ça n'est pas anodin, et qu'il y a des lois, des textes qui doivent être respectés", dit-il.

Ici, il veut remettre les compteurs à zéro. "Les miens, précise-t-il, parce qu'en fait je réapprends à chaque fois mon métier, ou un petit bout de mon métier. Et ici je réapprends un énorme bout de mon métier parce que tout est différent : le régime juridique, le territoire et donc là il faut vraiment réapprendre tout. C'est pour ça que pour moi, c'est vraiment une remise à zéro".

En exercice à la cour d'appel de Rennes avant d'être affecté au fenua, le nouveau procureur général a été nommé en août dernier. Il remplace ainsi l'ancien procureur général Thomas Pison qui lui a rejoint la cour de cassation.

Le reportage de Gilles Tautu :