Gendarmes et caméras : les JO sous très haute surveillance à Teahupo'o

Au PK 0 de Teahupo'o, pour les JO la sécurité a été renforcée.
Après le mécontentement des professionnels de Teahupo'o, les horaires de filtrage ont été modifiés par le haut-commissariat, en accord avec le comité organisateur des jeux olympiques, le COJO. Le filtrage est réalisé de 6h à 17h. Des horaires qui s'appliquent seulement jusqu'au vendredi 26 juillet au soir. Au PK 0, on est ravis.

Désormais, déjeuner mais aussi petit déjeuner et dîner seront servis. Les sept forains du PK 0 avaient décidé de faire l’impasse sur ces repas, faute de clients, repoussés par les horaires de filtrage des véhicules. Dan Matemoko, le vice-président du comité des forains, témoigne ravi : "C'était très important pour nous, parce qu'en fait, dès le début de l'ouverture, on a vraiment eu du mal à avoir de la clientèle. En sachant que le filtrage commençait très tôt le matin et finissait assez tardivement. Pour nous, 19 heures, c'était assez tard."

Les forains du PK 0 sont soulagés, ils pourront recevoir les clients librement jusqu'au 26 juillet 2024, date de l'ouverture officielle des JO de Paris 2024.

Un changement soudain, apprécié également par la commune de Teahupoo, qui doit s’adapter à toutes les contraintes et les restrictions imposées. Roniu Tupana-Poareu, la maire déléguée de Teahupo'o, le confirme : "On a pas le choix, ça a été donné par le Haut-comissaire et on suit, on s'adapte, ça va. Si ça peut arranger notre population, tant mieux. "

Car devant la mairie de Teahupo'o, chaque jour est un test du barrage filtrant. Et chaque difficulté rencontrée est résolue, dans la mesure du possible, pour que tout le monde puisse profiter de la fête. Emilia Havez, la directrice de cabinet du Haut-commissaire de la République en Polynésie française, explique que : "Le haut-commissaire a pris la décision d'aménager le dispositif pour avoir des horaires un petit peu différents et faciliter l'accès au PK 0."

Le barrage filtrant installé devant la mairie de Teahupo'o pour les JO.

Pour ce rendez-vous sportif mondial, 275 gendarmes sécurisent le village. Mais la sécurité n’est pas seulement assurée par des agents. 19 caméras de vidéosurveillance renforcent le dispositif et sont plutôt bien acueillies par la population. Une femme déclare : "C'est top, c'est bien aussi, comme ça le matériel envoyé à Teahupo'o sera surveillé." Une autre femme ajoute : "C'est bien, il faudrait installer partout alors. À Tautira aussi, parce que nous on est beaucoup délaissés. Si on installe ici, alors installez aussi chez nous, pour la sécurité de la population. "

Le centre de supervision des caméras de vidéosurveillance installé à Teahupo'o.

Le centre de supervision urbain de Taiarapu-Ouest est opérationnel depuis une semaine. Grâce à ces écrans, plus rien ou presque, n’échappe au chef de la brigade municipale, Moinoihere Mai. 

"Ce sont des points stratégiques, comme le PK 0 à Teahupo'o. Ça nous aide à confirmer si jamais il y a des troubles."

Monoihere Mai - Chef de la police municipale de Taiarapu-Ouest

Dans une commune où la délinquance se résume principalement à des litiges fonciers, aux bagarres ou aux nuisances sonores, cette technologie est néanmoins nécessaire. Car seuls treize policiers municipaux assurent la sécurité de plus de 8 000 habitants. 

Le dispositif de caméras de vidéosurveillance a coûté 15 millions de francs pacifiques. Dix autres appareils seront installées à Toahotu. Le coût total du projet est estimé à 30 millions de francs, supporté à 85% par l'État, le reste par la commune.