Gouvernement Barnier censuré : l'instabilité politique pourrait ralentir la croissance économique de la Polynésie

Le Premier ministre face à son destin.
Ce matin, à l'Assemblée nationale, le gouvernement de Michel Barnier a été censuré grâce au vote des députés du Nouveau Front Populaire et du Rassemblement national : soit 331 voix sur les 577 députés. Le Premier ministre donnera sa démission demain. Tous les projets négociés par les Polynésiens avec son gouvernement sont donc mis en attente

Le gouvernement Barnier est censuré à la majorité absolue. L’impact est avant tout financier. Mais cela n’affectera pas le budget de la Polynésie française. "Pour l'examen de notre budget, non. Ca peut avoir un impact sur le déroulé des différents contrats où on intervient à parité avec l'Etat", estime Moetai Brotherson, président de la Polynésie française.

En métropole, une loi spéciale sera votée rapidement. Elle reconduira à l’identique du budget 2024. Son but : permettre le fonctionnement des institutions et des dépenses, et le paiement des fonctionnaires. Ces derniers sont 11 000 en Polynésie française.

"Stand-by"

Par contre, tous les accords concernant les nouveaux projets ou visant des modifications sont gelés. Par exemple : le contrat de projet, en cours de renégociation, est mis entre parenthèses. "On a les contrats de projet dans les tuyaux où on doit effectivement négocier avec l'Etat, les conventions que ce soit en terme de santé, de sport...tout ça va être en stand-by en attendant la suite. Et en espérant que la suite dure également parce que ce qui risque de se passer c'est ce qu'on vient de vivre va se répéter régulièrement", suppose Tepuaraurii Teriitehau, représentante Tapura. "Cette motion de censure démontre bien qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale, donc je pense qu'on pourra nommer qui on veut à partir du moment où il n'y a pas de majorité absolue il y aura toujours des débats", constate Nicole Sanquer, représentante AHIP.

Inquiétude

Une inquiétude qui se rajoute à l’état de la France. Rappelons que la dette de la France dépasse les 3 000 milliards d’euros. "Ca inquiète un peu tout le monde. On ne sait pas ce qui va se passer. En général quand on s'inquiète on dépense moins. Donc du côté des entreprises ce sont les investissements, du côté des ménages on favorise l'épargne par rapport à la consommation. Et tout cet argent-là qui n'est pas injecté dans l'économie participe au ralentissement de la croissance, au ralentissement du fonctionnement des entreprises", explique Florent Vénayre, professeur des universités en sciences économiques à l'UPF.

200 milliards cfp, c’est la participation de l’Etat aux projets du Pays chaque année. De combien sera rognée cette participation ? C’est toute la question.