Depuis petit, Greig Gobrait aide son grand-père au fa'a'apu. "Maintenant qu'il est vieux, il ne peut plus s'en occuper", le jeune prend la relève en 2019. Alors âgé de 22 ans, Greig quitte le salariat pour revenir dans son jardin d'enfance. Il vit aujourd'hui de la terre, celle que son grand-père a lui-même cultivé.
Le gingembre, sa spécialité
Deux hectares de terrain familial dont 2 000 mètres carrés exclusivement dédiés à sa plantation de gingembre. Car, en plus des arbres fruitiers déjà présents, Greig s’est spécialisé dans la culture de ce produit, très demandé sur le marché local.
Cette petite plante jaune agrémente les plats à merveille et est particulièrement appréciée pour ses vertus. Greig propose son gingembre à 2 000 cfp le kilo, sachant qu'il en récolte environ une tonne par an. La période de juillet à novembre est la plus favorable pour planter.
Une passion
Tauhia Taimana, sa compagne, l'a beaucoup soutenu dans ce nouveau choix de vie. Si certains mois sont plus difficiles que d'autres, Greig parvient à subvenir à tous les besoins de sa petite famille. Le couple a accueilli son premier enfant il y a peu.
"Quelquefois c'est difficile : pendant que le gingembre pousse, on n'a pas de revenus. Donc il cultive d'autres choses, les fruits, les légumes pour pouvoir subvenir à nos besoins toute l'année" confie Tauhia.
Les revenus du couple dépendent aussi beaucoup des aléas climatiques. Mais Tauhia fait confiance à son homme. Greig a l'agriculture dans le sang : "cela fait dix ans qu'on est ensembles, je le connais bien. Il a toujours été passionné par l'agriculture. À 15 ans, on venait tous les deux cueillir les nono avec son grand-père pour avoir des petits sous. C'était une suite logique. Je l'ai soutenu dans sa décision, sans regrets. Il est son propre patron, donc on peut être ensemble même s'il travaille tous les jours."
Travail d'équipe
Le couple a réussi à fidéliser plusieurs clients. La jeune mère de famille s'occupe des commandes via les réseaux sociaux. Greig livre les mardi et jeudi ; sa voiture, qu'il rembourse tous les mois, a été son unique investissement.
En travaillant la terre, le jeune agriculteur a appris à utiliser les ressources à portée de main. Il prépare son propre engrais, grâce aux excréments de ses volailles. "On suit la tendance bio !" souligne Greig. Ce dernier envisage également de se lancer dans la culture hors sol (hydroponie) et de recruter de la main d'œuvre...