Guerre en Ukraine : l'inquiétude grandissante des parents de militaires polynésiens

Vahina se rassure en chantant à distance avec son fils Moeava, récemment engagé.
Depuis le 24 février, début de l'offensive russe en Ukraine, la France déploie des moyens pour s’intégrer dans les plans de l’OTAN... Les militaires français sont en alerte. Et parmi eux, des Polynésiens bien sûr... Au fenua, l'inquiétude de leurs familles est grande car les communications sont presque impossibles. Pour apaiser sa douleur, Tavita, père de militaire, chante, en espérant pouvoir entendre la voix de son fils très bientôt.

Tavita, le père de Matoa, est chanteur et musicien. Son fils s'est engagé dans la Marine nationale. Il est en mission sur le porte-avions Charles-de-Gaulle qui "après une escale à Limassol [Chypre], a appareillé pour se positionner en mer Ionienne, entre l’Italie et la Grèce", écrit le site opex360.com.

2 fois par semaine, Tavita l'appelle via Messenger. La pression monte inexorablement. 

Tavita, dont le fils est engagé, calme son inquiétude grâce à la musique.

C'est grâce à la musique qu'il essaie de faire taire un peu l'inquiétude. "Cela ne date pas d'aujourd'hui ce qui se passe là-bas...On a quand même de la chance de vivre en Polynésie, et ce qui se passe là-bas, j'espère qu'ils vont trouver un accord avec le président, enfin tous les présidents. Au moins que la paix puisse revenir", insiste Tavita.

Les images de cette guerre ne rassurent vraiment pas les parents des militaires polynésiens.

Vahina Pahoa ne dort plus. Son fils Moeava s'est engagé dans l'armée l'an dernier, et toute la famille craint le pire. "C'est très lourd pour maman, mais je te mettrais dans mes prières", dit-elle à son fils via internet. Ce dernier précise qu'il a "discuté avec mes parents, je les ai rassurés, qu'il ne fallait pas s'inquiéter. C'est le métier, c'est notre devoir, nous sommes tous unis entre aito". 

Moeava, le fils de Vahina, s'est engagé l'an dernier dans l'armée.

Pour donner de la force à son fils, Vahina lui a envoyé ses petits plats préférés. "Il m'a demandé des Sao, de la soupe ramen, du chesdale...tout ce qu'on a l'habitude de manger ici...et un ukulele pour partir en mission !", ajoute-elle.

Ensuite, mère et fils chantent ensemble...mais à distance.