"J'aurais aimé pouvoir lire dans la tête de ma fille, ce n'est pas le cas"... Le désespoir d’une mère après la tentative de suicide de sa fille de 11 ans. Le harcèlement subi de la part de 4 garçons de son collège a eu raison de sa résistance.
Tout a commencé par des vols récurrents dans son sac, mais il y a eu pire. "Un des garçons l'a tapée, lui donnait des coups de pied, des gifles, lui tirait les cheveux ", confie la maman. Ce jour du 22 mai, la jeune fille va prendre les médicaments de sa mère pour en finir, la tentative n’aboutira heureusement pas, mais le traumatisme est bien là.
"D'après les pédopsychiatres, ce harcèlement l'a beaucoup marquée, cette envie de se faire du mal ne date d'aujourd'hui. J'ai crié sur la principale adjointe, en lui disant : pourquoi ils n'ont pas protégé ma fille ? la seule personne qui a toujours réagi, ça bien été la CEP".
L’assistante sociale du collège de Punaauia avait bien reçu la jeune fille mais la direction n’avait pas mesuré l’ampleur du problème. "On s'est remis autour de la table, en se questionnant : est-ce qu'on est passé à côté de quelque chose ? Est-ce que le mal-être de cette petite était plus important que ce qui nous avait semblé ? En rassemblant tous les éléments, à ce moment-là, chacun(e)s ont été d'avis que la petite était en difficulté mais qu'il n'y avait pas d'extrême urgence. Il y aura effectivement des sanctions parce que ça ne peut pas rester impuni", explique Sophie Peillard, principale adjointe du collège de Punaauia.
Une plainte sera déposée par les parents. Aujourd’hui, la collégienne, qui ne souhaite pas changer d’établissement, pratique la boxe. Une façon d’exorciser ce mauvais souvenir et de prendre des forces pour l’avenir. Depuis mars 2022, le harcèlement scolaire est désormais reconnu comme un délit pénal.