Les nouveaux horaires des écoles n'ont pas encore été totalement adoptés. Le système censé fluidifier la circulation routière et ainsi améliorer la qualité de vie des Polynésiens a forcé certains parents d'écoliers à se réorganiser et même sortir le porte-monnaie.
Mangaia Mapu, parent d'élève, a de la chance. Il bénéficie de l'aide de sa belle-mère pour récupérer son enfant. Pour l'heure du dépôt le matin en revanche, il s'est arrangé avec son patron. « Ce n'est pas donné à tout le monde mais bon... Je ne me plains pas trop, explique-t-il. Mon fils se lève tous les matins à 5h. Il prend son petit déjeuner et il fait ses devoirs juste avant de venir à l'école ».
Depuis la rentrée dernière, les enfants terminent leurs cours à midi le jeudi. Thomas, un autre papa, s'est retrouvé confronté à un nouveau problème : trouver un moyen de faire garder ses enfants cet après-midi-là. « Il n'y a pas de solutions qui ont vraiment été mises en place pour pallier cela, sauf les garderies, et donc ça coûte extrêmement cher et les places sont limitées, déplore-t-il ».
Il faut une surveillance en amont. Ouvrir à 7h30 au lieu de 7h50
Maratai Teihotaata, président de l'association des parents d'élèves de l'école de To'ata
Une demi-heure de surveillance avant le début des cours
Ces plaintes ont été remontées à l'association des parents d'élèves de l'école de To'ata. Ce qui est souvent au cœur du problème, c'est la difficulté à allier les horaires des écoles à celles du travail. L'association propose donc plusieurs solutions. « Il faut une surveillance en amont. Ouvrir à 7h30 au lieu de 7h50, propose Maratai Teihotaata, président de l'association des parents d'élèves de l'école de To'ata. Ça permet non seulement aux parents de déposer leurs enfants plus tôt, mais aussi de fluidifier les 10 minutes [avant 8h. ndlr] parce que c'est vrai que pendant ces 10 minutes le couloir devient un entonnoir en face de l'école. Ça viendrait désengorger la situation. »
Des enseignants « sous pression »
Nous avons actuellement des enseignants qui sont sous pression, essoufflés parce que ces réformes ont demandé beaucoup d'heures de travail supplémentaire, et les rythmes qu'ils ont ne leur donnent pas le temps nécessaire pour une bonne préparation
Melba Kaua secrétaire générale adjointe du STIP
Du côté de l'enseignement, on met en garde sur la quantité de travail supplémentaire. En effet, pour certaines communes comme Punaauia Faa'a ou Moorea, il n'y a pas eu d'amélioration du rythme scolaire, indique le STIP (Syndicat Territorial des Instituteurs Professeurs). Pour autant, le contenu du programme scolaire est, lui, plus important pour tous. Il contient de nouvelles disciplines imposées par le ministre de l'Éducation et une heure d'accompagnement des élèves.
« Nous avons bien les heures de réunion et de formation que les enseignants doivent avoir, constate Melba Kaua secrétaire générale adjointe du STIP. Cependant, nous avons actuellement des enseignants qui sont sous pression, essoufflés parce que ces réformes ont demandé beaucoup d'heures de travail supplémentaire, et les rythmes qu'ils ont ne leur donnent pas le temps nécessaire pour une bonne préparation ».
Le STIP craint un départ trop important des enseignants en arrêt maladie si le rythme reste le même. L'APE de To'ata, de son côté, va lancer un sondage dans les écoles de Papeete. Le but, avoir une bonne idée de l'avis des parents, avant toute discussion avec les instances de la commune ou du Pays.