Dans l’immobilier en Polynésie, les offres ont baissé, et les demandes ont explosé. Le marché est donc sous pression.
Les maisons, appartements, terrains… sont de plus en plus difficile à acquérir.
La valeur des biens a augmenté, en moyenne, de plus de 50% ces 10 dernières années.
La difficulté pour devenir propriétaire, Nadia, est en plein dedans. Avec son compagnon, tous deux sont titulaires d’un master et ont un emploi de niveau cadre.
A la recherche active d’une maison depuis 6 mois, aujourd’hui, la mission semble presque impossible. "On trouve que les prix sont délirants. Par exemple on a visité un appartement à 50 millions cfp, alors qu'il y a 5 ou 7 ans il était vendu 30. Donc c'est une flambée des prix qui a eu lieu ces dernières années et on a l'impression qu'on tombe vraiment au mauvais moment", déplore Nadia Shan, jeune active.
Car l’an dernier, l’inflation en Polynésie était la plus forte sur l’ensemble des outre-mer et le logement n’y échappe pas, particulièrement dans la zone urbaine de Tahiti, entre Arue et Punaauia.
Facteur aggravant pour expliquer la difficulté de devenir propriétaire : auprès des banques, la capacité d’emprunt des ménages a également été réduite. "En 2 ans, les taux ont augmenté de 3 points, on était de l'ordre de 1.8% à 2% en 2021, et maintenant on se retrouve à des taux de crédit à 4.6%, 4.8%. Donc ça rajoute encore une difficulté pour les personnes qui souhaitent acquérir soit leur première propriété, soit faire un investissement locatif", constate Laurent Longo, directeur commercial chez Reva Immo.
L’augmentation du nombre de locations saisonnières est un autre motif d’inflation. Autrefois peu développées, elles ont eu pour conséquence de réduire le nombre de biens en vente, et donc d’accentuer la pression sur le marché.
Mais pour les études de notaire, l’indivision en Polynésie reste un problème majeur.
Des milliers de propriétaires ne peuvent donc pas s’installer, sur leurs propres terres. "Ces personnes qui sont bloquées par l'indivision se retrouvent forcées à acheter ailleurs, ce qui aggrave encore plus le problème", reconnaît Jean-Philippe Pinna, notaire.
Et le texte sur la taxation à 50% de la plus-value à la revente d’un bien a également eu un effet pervers. "Les personnes qui étaient dans l’obligation de vendre...finalement ont augmenté leurs prix pour compenser cette taxation. Cela a été problématique. En même temps il manque en gros 14 000 ou 15 000 logements en Polynésie, denrée devenue rare, ce qui contribue encore à l'augmentation de prix", analyse Jean-Philippe Pinna.
Résolution du problème de l’indivision, augmentation de l’offre de logements ou encore prêt à taux 0, les solutions sont nombreuses pour alléger la pression du marché immobilier au fenua.
La balle est désormais dans le camp des décideurs...