"A Moruroa, j'ai travaillé en 1975, j'ai fait 1 an là-bas...pourquoi n'ont-ils pas fait les essais chez ?". C'est en 1998 qu'Auguste Vivish, alors âgé de 45 ans, a été évasané en Métropole car il présentait un cancer de la gorge. Aujourd'hui septuagénaire et retraité de l’OPT, c’est la première fois que cet habitant de Toahotu instruit une demande d’indemnisation. "Et pourquoi pas, dit-il, j’habite juste à côté de la mairie...mais "j'ai l'impression qu'on est dans l'oubli".
Hanch Teriitehau également habitant de Toahotu a rencontré l’agent de la cellule itinérante d’indemnisation des victimes. Ce père de famille de 46 ans a peu connu son papa emporté par la maladie. "C'est pour rendre hommage à mon père que nous faisons cette demande d'indemnisation. Il est mort à 31 ans d'un cancer de l'oesophage, je n'avais que 5 ans et mon petit frère 2 ans. Il était soudeur scaphandrier...il ne fumait pas, ne buvait, il était témoin de Jéhovah", précise Hanch.
Manque de relais
Si les services du haut-commissariat par le biais des réseaux sociaux ont annoncé la présence de leurs agents à Taiarapu Ouest, la mairie de Toahotu n’a pas relayé l’information, ce qui explique la faible mobilisation. "Pourquoi maintenant ? Il y a quand eu l'association 193 qui est allée à Toahotu il y a un bon bout de temps...la population de Toahotu a frappé à la porte de l'Etat...ils ne prenaient que des gens qui travaillaient à Moruroa...pourquoi maintenant ?...Bienvenue, mais on ne peut pas faire plus !", explique Charline Tauraatua, maire déléguée de Toahotu.
Mise en place en janvier 2022, la cellule itinérante pour aider les victimes des essais nucléaires français à constituer leur dossier d'indemnisation a sillonné tous les archipels.
En 2023, sur les 84 demandes d’indemnisation instruites, 36 personnes ont obtenu réparation dont 7 à Tautira, confirme le tavana Ueva Hamblin.
L’agent de la cellule "Aller vers" du haut-commissariat sera présent ce mercredi jusqu'à 14 h à la mairie de Vairao et à Teahupoo ce jeudi.
Le reportage de Titaua Doom :