Le petit village hôte des épreuves de surf des Jeux Olympiques de 2024 peine à se relever des deux incidents naturels survenus à quelques semaines d'intervalles. Se pose ainsi la question de la tenue même des JO... Lors d'une visite le 16 mai aux familles touchées par ces inondations, la nouvelle ministre de la Jeunesse et des Sports de Polynésie, Nahema Temarii, avait évoqué la possibilité de révoquer l'engagement d'organiser l'épreuve de surf à Tahiti.
"C'était une position pour réagir à la crue de Teahupoo, une posture attentive par rapport à la population, sous le coup de l'émotion et de la tension", a tempéré Barbara Martins-Nio, responsable du site pour le Comité d'organisation des JO.
Les inondations ont notamment détruit, le 1er mai, une cinquantaine d'habitations et emporté une dizaine de voitures dans la mer.
L'hypothèse d'un désengagement a également été écartée vendredi par le nouveau président de la Polynésie française, Moetai Brotherson. "Nous allons tout mettre en oeuvre pour que les Jeux se déroulent ici", a-t-il assuré devant la presse.
Impacts
Selon les habitants, la construction d'une nouvelle passerelle pour les Jeux a une part de responsabilité dans ces inondations. "La vague de boue a heurté les tôles qui protégeaient le chantier et tout s'est précipité vers les maisons", affirme Alexis Taupua, qui a tout perdu dans cette crue mais reste toutefois favorable à l'accueil des JO.
"Il y a eu un phénomène multifactoriel, avait rappelé Mme Martins-Nio. D'une part, une pluie très intense qui a ouvert sur une crue. Et d'autre part, une houle en code orange, qui a empêché le phénomène d'évacuation. Ce ne sont pas deux poteaux, posés de façon temporaire le temps de construire la passerelle, qui sont aujourd'hui la cause de la crue."
Une nouvelle crue, de moindre intensité, a de nouveau touché Teahupoo la semaine suivante. L'ISA (International Surfing Association), le COJOP et le CIO verseront chacun 10 000 euros pour soutenir les habitants touchés par les crues, en plus des aides locales.
"On n'a pas été impacté par les inondations parce que la zone choisie pour le centre est insubmersible", a souligné Barbara Martins-Nio, précisant que tous les chantiers progressaient "à vitesse normale".
La vague de Teahupoo, qui accueille chaque année une étape du circuit mondial, est considérée par les surfeurs comme l'une des plus belles et des plus puissantes au monde. Pour l'heure, l'épreuve de surf des Jeux Olymiques de Paris-2024 est donc bien maintenue à Teahupoo.