Intempéries : à Maha’ena, les yeux sont levés au ciel

Ils sont énormes… Ce ne sont pas les menhirs d’Obélix mais ceux de l’équipement. Certains dépassent la demi-tonne. Ils serviront de fondation pour la nouvelle passerelle. Une passerelle attendue par plus d’une cinquante de familles, toutes vivent sur l’autre rive…. 

"Nous avons fait provisoirement un radier plus loin pour qu'ils puissent traverser la rivière en 4x4, peut-être", explique James Tetuanui, travailleur de l’Équipement. 

Les maisons de Maheana et de sa tante, Christine, avaient bien été touchées le 7 décembre dernier. L’eau et la boue s’étaient rendues maîtres des lieux. Malgré les travaux en cours pour consolider les berges, la peur subsiste.

"La dernière crue qu'il y a eue c'était impressionnant, c'était la première fois que la rivière sort de son lit comme ça (...) On ne va pas dormir sur nos deux oreilles, on est obligé de dormir d'un œil et d'ouvrir une oreille pour entendre la rivière au cas où elle sort encore de son lit", confie Maheana, habitante de Tefaaiti. "Je ne sais pas si ça va changer grand-chose. Les travaux qu'ils ont faits là, s'ils avaient bien fait, ça ne va pas donner ça", estime Flora, une autre habitante de la vallée. 

Trois semaines de travaux 

Lors des intempéries, près de la moitié de cette maison a été emportée par la rivière Mahape. les remblais ont permis de récupérer une partie du terrain. "Plus haut, il y a encore un endroit à sécuriser, après il y a l'eau, comme il y a un captage. Il faut refaire, tout est cassé", constate Willy Bunkley, sous-traitant de l’Équipement. 

Encore trois semaines de travaux avant que la nouvelle passerelle ne voit le jour. Trois longues semaines à scruter le ciel et espérer qu’il ne se déchaîne pas à nouveau…