"Je suis convaincue que ma leucémie est une conséquence de la leucémie de ma mère, je suis convaincue que les essais nucléaires ont entraîné des effets transmis aux générations suivantes".
L'auteure Béatrice Mou Sang Teinauri a choisi la plume pour panser ses peines. II y a 10 ans, les médecins lui décèlent une leucémie myéloïde aigüe Iors de son premier mois de grossesse. "J'ai été obligée de partir vite en France parce que je connaissais tous les médecins de Paris dans l'Hôtel Dieu. Et ensuite à l'hôpital Saint-Antoine, où mon fils est né, ils étaient tous en partenariat pour me suivre car c'était la 1ère fois qu'ils avaient un cas de grossesse dans [le service de] l'hématologie", précise Béatrice.
Son livre "Je m'appelle Airuarii" relate deux combats. Celui contre la maladie et sa reconnaissance auprès du CI\/EN en tant que victime des essais nucléaires. "Maman a été reconnue facilement, elle est née en 1959. Par contre j'ai été directement en juin 2018 devant le CIVEN devant 15 personnes, parce que je suis née en 1977, c'est-à-dire 3 ans après le dernier tir aérien. Aujourd'hui je pense à toutes ces familles qui ont vécu les mêmes moments de combat médical, et le fait que j'ai été reconnue ainsi que maman à cause des essais nucléaires, c'est une grande vérité, une grande justice, enfin pour nos générations", estime Béatrice.
Elle a mené sa grossesse à terme, contre vents et marées. Son fils, sa bataille, porte le nom de Jean-Baptiste.