Jeux paralympiques : quid des Polynésiens ?

Aux Jeux Olympiques, trois Polynésiens étaient sélectionnés. Mais pour ces Paralympiques, il n’y en a aucun. Les entraînements demandent du temps et de l’argent et les fédérations locales ne sont pas suffisamment dotées.
C'est parti pour les Jeux paralympiques. Aux Jeux Olympiques, trois Polynésiens étaient sélectionnés en surf et en athlétisme. Mais pour ces Paralympiques, il n’y en a aucun. Les entraînements demandent du temps et de l’argent et les fédérations locales ne sont pas suffisamment dotées.

Champion du Pacifique en tennis de table invaincu depuis quatre ans et vice-champion du monde, Mateau Tehei espérait se sélectionner pour ces Jeux Paralympiques. Mais il devra se contenter de suivre la compétition depuis la maison.

"On m'a amené en Nouvelle-Zélande en octobre, je suis trois fois champion de Nouvelle-Zélande. J'aimerais bien avoir plus. Il y a des frustrations de ne pas participer à ces Jeux. Je me bats pour les prochaines Jeux", confie le sportif en fauteuil roulant.

À la fédération tahitienne de tennis de table, sur 470 licenciés, une dizaine d’athlètes handisport pratiquent régulièrement. Avec un seul créneau d’entraînement par semaine et même avec la plus grande motivation, difficile de viser le très haut niveau. Toutefois quatre pongistes handisports ont été médaillés aux derniers Jeux du Pacifique.

"C'est une question de moyens financiers, humains parce qu'il faut un entraîneur qui soit présent à plein pour entraîner les handisports en tennis de table. Je pense que c'est aussi une question de niveau parce que les Français sont quand même de bons joeurs". 

Alizé Belrose – directeur technique fédération polynésienne de tennis de table

Avec un seul coach spécialisé, la fédération polynésienne des sports adaptés mise tout sur le parava’a et paracanoe. Créée en 1999, la fédération veut avant tout privilégier l’insertion sociale : le sport pour le plus grand nombre, plutôt que viser le haut niveau handisport.

"Nous sommes obligés de travailler avec les fédérations françaises en même temps. Ici, en Polynésie, on s'en sort très bien avec le tir à l'arc, le judo, le vélo. On participe à des compétitions internationales mais cela n'est pas assidu"

Henriette Kamia - présidente de la fédération polynésienne des sports adaptés

Car pour espérer participer aux Jeux paralympiques, il faut d’abord remporter les championnats de France et être sélectionné dans l’équipe de France. Et, pour la plupart des fédérations sportives polynésiennes, il faut pour cela s’affilier à un club dans l’Hexagone.

"On a des athlètes qui sont peut-être vieillissants, il faut aussi que les fédérations s'impliquent un peu plus sur la préparation de nos athlètes handisports. Quand bien même, ce panel d'athlètes est géré en premier lieu par la fédération handisport d'Henriette Kamia mais la performance et l'entraînement sont dévolus aux fédérations"

Louis Provost - président du comité olympique de Polynésie française (COPF)

Le développement du handisport dépend de chaque fédération sportive. Mais aussi de la volonté politique et du financement qui va avec. Le chemin est encore long...