Question de sémantique, ou pas, on ne parle pas de dépenses mais d’investissements en faveur de la Polynésie. Le Pays a déjà engagé 3,7 milliards de francs et 1 milliard 100 millions de francs supplémentaire sont prévus dans le budget primitif.
Ces sommes permettent de financer la marina de Teahupoo, le pont Uri Hee...et évidemment, la célèbre tour en aluminium. Exit donc l’ancienne tour en bois qui ne respecte pas les normes de sécurité malgré les nombreuses compétitions depuis 1997. Le balisage de la zone où sera installée la tour des juges a débuté le 11 décembre à Teahupoo avec deux mois de retard suite à la polémique autour de la structure en aluminium qui doit accueillir les juges des épreuves de surf. À elle seule, elle coûte 525 millions de francs financés à parts égales par le Pays et l’Etat explique le président Moetai Brotherson.
L'ouvrage métallique en aluminium, c'est à peu près 205 millions. Ensuite vous avez les fondations, le chantier des fondations : c'est 110 millions. Vous avez la pose de la gaine technique, c'est 120 millions. Il faut tout décomposer et l'ensemble fait 520 millions.
Moetai Brotherson, président du Pays
Aux 4,8 milliards du Pays, il faut ajouter 2 milliards de francs de l’Etat qui assurera la sécurité avec la présence de gendarmes. Eric Spitz, le haut-commissaire, mise sur l’après-Jeux olympiques. Mais pas d'inquiétude puisque l’intérêt est que les structures perdurent. Les aménagements effectués à la presqu’île profiteront à la population et que la nouvelle tour désormais aux normes servira pour la Tahiti Pro.
L'héritage va être magnifique pour les habitants. L'assainissement, l'internet rapide, les marinas sont refaites, une nouvelle passerelle, l'aménagement de la pointe Riri : il y aura un avant et un après.
Eric Spitz, haut-commissaire de la République en Polynésie
La facture s’élève à 1 milliard 225 millions de francs pour Paris 2024. Le comité organisateur a injecté 922 millions dans les entreprises locales, 173 millions pour ses salariés à Tahiti et 130 millions pour les habitants de Taiarapu-ouest afin de payer les logements et autres bateaux. Mais ce budget évolue quotidiennement reconnait Barbara Martins Nio, en charge du site de Tahiti pour Paris 2024.
On a des appels d'offre qui nous font évoluer nos budgets. On pensait signer un contrat à tel prix et en fait on se rend compte qu'on doit signer plus cher. C'est un budget qui évolue constamment.
Barbara Martins Nio, en charge du site de Tahiti pour Paris 2024.
Total provisoire : plus de 8 milliards de francs pour tous les acteurs. C’est sans compter ce que les prestataires de services de la presqu’île ont investi dans leur business pour satisfaire leurs clients.
Globalement, c'est le Pays qui se charge des aménagements et Paris 2024 de l'organisation. Et si l’organisation de l’épreuve de surf avait finalement échappé à Teahupoo, le Pays aurait financé les travaux sur le nouveau site, nous a confiés Moetai Brotherson.