JO 2024 : la France championne olympique en rugby à 7 face à Fidji

Le 1er essai français avec Jefferson-Lee Joseph.
L'équipe de France de rugby à 7 est championne olympique. Une performance incroyable avec une victoire extraordinaire contre les Fidjiens doubles champions olympiques en titre, 28 à 7. Et partie prenante de cette victoire, trois joueurs ultra-marins qui deviennent les trois premiers médaillés d'or des JO

Antoine Dupont superstar ! Portés par leur génie, les Bleus du rugby à VII, tombeurs des invincibles Fidjiens (28-7) en finale samedi au Stade de France, ont apporté à la France sa première médaille d'or des JO-2024 après l'argent et le bronze des judokas Luka Mkheidze et Shirine Boukli.

Les sceptistes tricolores avaient traversé la planète en novembre dernier pour essayer de percer le temps d'un stage le secret des maîtres incontestés de la discipline, doubles tenants du titre, qui n'avaient jusque-là pas encore perdu un seul match aux JO. "Il se cache dans les dunes de Sigatoka", s'en était amusé le sélectionneur Jérôme Daret après la qualification de son équipe pour cette finale de rêve. "On est allés fouiller, on a creusé, on a fait un peu de bac à sable là-bas. On n'a pas trouvé, mais on a ramené quand même quelques subtilités".

La réussite des Fidjiens, qui sont au rugby à VII ce que les Brésiliens sont au football, tiendrait surtout selon lui à un précepte simple : "Prendre du plaisir". Pas forcément habitués à évoluer dans de telles ambiances sur le circuit mondial, assez confidentiel par endroits, ses garçons n'ont pas boudé le leur depuis mercredi au Stade de France.Tantôt inhibés, tantôt sublimés par le soutien exceptionnel du public dyonisien, ils sont montés en puissance au fil de la compétition, jusqu'à dépasser le maître sur la dernière marche.

"Une joie immense"


Sous les yeux du président Emmanuel Macron, les récents vainqueurs du tournoi final du circuit mondial ont été cueillis à froid par un essai de Joseva Talacolo. Mais ils ont su réagir une fois de plus, d'abord grâce à Jefferson-Lee Joseph.

Le show Dupont a ensuite commencé. Entré à la mi-temps, il s'est immédiatement distingué d'une longue percée solitaire avant de servir sur un plateau Aaron Grandidier Nkanang, l'un des autres grands hommes du tournoi côté français. "Toto" s'est chargé lui-même d'inscrire les deux essais suivants pour offrir l'or à son équipe, le bronze revenant à l'Afrique du Sud, victorieuse de l'Australie (26-19) dans la petite finale. "C'est fou ! C'est dur de trouver des mots quand on a la chance de vivre des émotions comme ça", a-t-il réagi à chaud. "Déjà de pouvoir porter cette médaille mythique autour du cou et en plus de le faire ici, au Stade de France, devant notre public, qui a été incroyable pendant trois jours... C'est une joie immense".

Antoine Dupont inarrêtable.

Après s'être contenté sans rechigner d'un rôle de remplaçant de luxe depuis le début des phases finales, cette médaille d'or est une consécration pour Dupont, déjà considéré comme l'un des meilleurs joueurs au monde. La récompense de son investissement et de ses sacrifices, après avoir notamment fait l'impasse sur le dernier Tournoi des six nations avec le XV de France pour appréhender en un temps record les spécificités de sa nouvelle discipline. Déjà auteur du doublé Coupe d'Europe-championnat avec le Stade toulousain, il réalise un incroyable triplé personnel et s'inscrit encore un peu plus parmi les légendes de son sport. "Il a envoyé un signal puissant à cette équipe : +je veux venir avec vous pour être champion olympique+", a commenté Daret. "Quand le meilleur joueur du monde vous dit ça, ça transcende". "Il est arrivé sur la pointe des pieds, avec beaucoup d'humilité. Je savais que ça allait le faire", a ajouté le sélectionneur, qui a annoncé quitter son poste après sept années à la tête de l'équipe. Ses Bleus ont montré la voie du succès à l'ensemble de l'équipe de France olympique pour la quinzaine à venir. A commencer par leurs homologues féminines, qui rêvent de les imiter, à partir de dimanche, après leur médaille d'argent de Tokyo.

Le reportage d'Outremer la 1ère :

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