“Je suis pour Vahine et Kauli, parce-que je suis chauvin” assume Fateata Tihoni, assise à une roulotte avec son mari. À Teahupoo, les pronostics vont bon train mais ne sont pas vraiment objectifs. Outre quelques noms connus, comme John John Florence ou Gabriel Medina, les enfants du fenua sont les grands favoris dans le village… Johanne Defay, sixième au classement mondial, et Joan Duru, capitaine de l'équipe de France, sont pourtant de redoutables adversaires. “C'est juste dommage qu'ils s'affrontent si tôt dans la compétition” regrette Gilles Tihoni. “Il faut tout faire pour que les Français arrivent au bout” poursuit-il.
Voilà deux jours que la compétition est suspendue. Pour le manager de l'équipe de France, Jeremy Flores, même s'il y a “une bonne entente dans le groupe, (...) la pression est là, on a beau dire quoi que ce soit”. Les quatre membres de son équipe, qui s'entraînent depuis plusieurs années pour ces Jeux, doivent s’affronter. Dans ces compétitions, le coach est à l'eau, encourage et donne des conseils… Alors quelle attitude adopter quand deux surfeurs d'un même team s'affrontent ? “On en a parlé. Nous sommes plusieurs entraîneurs. (...) On leur a dit qu’on allait rester à fond. Qu’on allait encourager les quatre à fond, les filles et les garçons, quoi qu’il arrive. Ils ont leur routine, ce sont des professionnels, ils savent quoi faire” confie Jeremy.
Deux sur quatre perdront la bataille. Mais les deux autres assureront leur place en demis côté garçon et en quarts côté fille. “C’est la dure loi du sport, la dure loi de ce seeding. Mais c’est comme ça, je sais qu’ils vont tout donner” lance Jeremy Flores.
Deux autres grosses nations sont dans la même situation pour cette épreuve de surf : le Brésil avec un duel entre deux de leurs meilleures surfeuses - Luana Silva vs Taina Hinckel. Suivies, quelques heures plus tard, par Gabriel Medina et son compatriote Joao Chianca, condamnés eux aussi au face à face. Pareil pour les deux Australiens Jack Robinson et Ethan Ewing… “Le système ISA, le système qualificatif olympique est tellement différent de ce qu’on a l’habitude avec la WSL et les challengers series. Pour être honnête, on s’adapte à tout. Il y a toujours de nouvelles règles. Il y a trois ans à Tokyo, c’était pareil. Des fois, il y a des points et des seeding difficilement compréhensible. Mais c’est partout pareil, trois grosses nations s’affrontent. C’est un peu un crève-cœur de devoir les départager” partage le manager de l'équipe.
L'épreuve de surf a été relancée jeudi 1er août avec les huitièmes de finale dames. Suivez le direct sur Polynésie La 1ère.