Hirinaki est stressée. Elle est allongée dans un fauteuil d'examen. Dans la pièce avec elle, une poignée d'autres donneurs. « J'ai peur des aiguilles », confie la jeune femme. L'infirmière à ses côtés, très patiente, la rassure avec un sourire franc.
Malgré sa phobie, Hirinaki n'en est pas à son premier don, et elle ne pouvait pas manquer la journée mondiale du don du sang : « C'est pas grave. Si ça peut aider des gens, ça me va, explique-t-elle. Avec mon dernier don de mars, le médecin m'a dit que j'ai pu aider une personne, donc j'étais super contente ».
C'est une journée de forte affluence au CTS. Une vingtaine de personnes généreuses se passe le relais en continu, de 7h à 15h. Les donneurs de sang consultent d'abord un médecin spécialisé en biologie médicale. Là ce dernier décide de leur aptitude à pouvoir faire un don. Il y a plusieurs critères à respecter, comme ne pas être blessé, peser au moins 50kg, ne pas avoir subi de soins dentaires dans les 24 dernières heures, ou encore, ne pas s'être fait tatouer dans les 6 derniers mois.
« Les poches, ça va de 420 ml à 480 ml maximum. C'est le médecin qui définit la quantité, en fonction de l'entretien qu'ils ont eu avant. »
Marie, infirmière
Le médecin décide aussi de la quantité de sang qui peut être donnée : « ça va de 420 ml à 480 ml maximum », rappelle Marie, une des infirmières qui s'occupent des prélèvements. Les poches sont ensuite transférées dans une autre salle, là où le plasma les plaquettes, les globules blancs et les globules rouges sont séparés.
La générosité dans le sang
Ces différents composants sont ensuite stockés, mais ils ne peuvent pas être gardés indéfiniment. Ils sont soumis à des durées variables de conservation. Les globules rouges ne se conservent que 42 jours. « Il faut en permanence prélever, explique le docteur Julien Broult, directeur du CTS. Pour moi, c'est un plaisir de venir tous les matins rencontrer ce peuple généreux qui donne pour son fenua. »
Le centre de transfusion sanguine produit 6000 poches de sang en moyenne à l'année. La Polynésie est totalement indépendante. Elle va même parfois jusqu'à exporter son sang. Ce fut le cas il y a quelques semaines : 60 poches ont été données pour aider la Calédonie à faire face au soulèvement de la population contre la réforme du corps électoral.