Journée nationale du suicide le 5 février : les associations sensibilisent les élèves internes

Les élèves internes du lycée Diadème
“Si j’avais su, j’aurais pu l’aider” la phrase est d’un jeune dont le cousin a mis fin à ses jours en décembre dernier. En Polynésie, l’association SOS Suicide reçoit 1 500 appels, recense 300 tentatives de suicide et 30 passages à l’acte par an pour seulement deux écoutants. Les jeunes entre 18 et 29 ans sont particulièrement concernés.

Iron Clark est en terminale. Il a perdu son cousin le mois dernier. Ce dernier a décidé de mettre fin à ses jours, sans que personne ne puisse l’aider. “Il nous a appelés une fois et nous a dit qu’il voulait passer à l’acte. Il devait passer à l’acte ce soir-là. Finalement, il l’a fait deux mois après. Avant de partir, il nous a envoyé une vidéo qui disait qu’il fallait lever son verre à tous ceux qui sont partis trop tôt et il a mis son nom juste en dessous…le lendemain, il l’a fait,” raconte-t-il.

Des signes qui doivent donc alerter. 82% des personnes qui mettent fin à leur vie sont âgées entre 18 et 29 ans. Pour s’en sortir, la communication est essentielle : “Il ne faut jamais rester seul et toujours en parler. Garder des proches autour de nous pour pouvoir en parler, des proches sûrs, qui pourront t’aider et t’accompagner dans ce que tu traverses,” conseille Tuatina, lycéen.

Le message est passé auprès de ces jeunes internes des îles.

Tant mieux, car ces derniers mois, la majeure partie des appels de détresse reçus par l’association provenait des Îles Sous Le Vent, des Marquises et des Tuamotu. 

Annie Tuheiava, présidente de l’association SOS Suicide : “Il y a eu des suicides dans les îles Sous le Vent dans les cinq mois que nous venons de vivre. (…) Ces jeunes, on les forme à être des messagers de la vie, mais seulement les jeunes ont des projets de vie. On leur apprend les techniques d’écoute et de comment voir les signes précurseurs que cette personne va se suicider (…) et être sentinelle, nous appeler au téléphone pour dire : 'il y a ma copine qui parle de suicide. Je suis trop jeune pour comprendre, est-ce que vous pouvez l’aider ?' Et on intervient.” 

Les réunions organisées par l’association SOS Suicide (en amont de la journée nationale du suicide le 5 février) samedi 3 février, ont rassemblé près de 200 personnes pour faire de la prévention et sensibiliser au rôle essentiel des écoutants. 

 

Écoutante anonyme 

« On les écoute jusqu’à ce qu’ils arrivent à s’exprimer et on essaie de les aider. Et puis on évalue le risque suicidaire à ce moment. Durant l’année, c’étaient généralement des urgences faibles. On les oriente vers des thérapies ou si c’est un risque urgent, on appelle les secours. »

 

Les écoutants bénévoles répondent 24h / 24 aux personnes en détresse (4 à 5 appels par jour). Une lourde charge pour seulement 2 écoutants…  Peut-être que parmi ces jeunes présents aujourd’hui, se trouvent les futures oreilles de l’association.