Sous l’œil médusé des kitesurfeurs et des riverains, les éco warriors arrivent en force sur la magnifique plage de Hitimahana ur la côte Est de Tahiti.
Ce n’est pas la première fois que la brigade verte invite les jeunes à observer ce triste spectacle près de l’embouchure de la rivière Tuauru. "C'est quand même dommage que les gens soient comme ça, au lieu de jeter dans les poubelles. Ce n'est pas dur : tu prends un sac poubelle, tu mets tes déchets dedans et tu vas jeter dans les poubelles grises !", déplore le jeune Maël Pedron Taurua. "C'est triste de voir tous ces déchets, après ils vont se retrouver dans la mer et ensuite ce sont les poissons et les tortues qui vont les manger. Et au final, nous mangeons les poissons", constate, amère, Terava Iro.
Les spécialistes le confirment. En 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. "[C'est carrément la pêche aux déchets ?] Oui on est à la kermesse version tahitienne ! Faut prendre soin de notre île car c'est important. Déjà on est peu nombreux, donc il faudrait au minimum prendre soin de la nature", lâche Nuutea Kaverahiti.
La pollution est terrestre et clairement humaine. La rivière charrie les détritus depuis la vallée, et à cela vient s’ajouter un problème de collecte chez les riverains. "On veut bien trier, on veut bien faire ça, mais comment ? Les détritus atterrissent sur la plage, on a nos détritus personnels, comment veux-tu les trier ? On les trie et on les met où ?", se demande une habitante de Hitimahana.
"Il y a un problème de collecte, c'est une certitude, voire les responsabilités entre le Pays et la commune, c'est un problème, ce sont des maisons qui sont sur la plage, mais il y a un léger mieux : il y avait des déchets ce matin, mais il fut une époque où on avait des montagnes de déchets", déclare Ludovic Bardoux, président de l'association Brigade verte.
Selon une étude du WWF, l’être humain ingère 5 grammes de plastique par semaine, soit l’équivalent d’une carte de crédit !
Être amoureux de la nature ne suffit plus, il faut agir. "Il faut faire attention à la nature. Si on veut jouer avec le vent et l'océan, il faut aussi faire attention à ce qu'il y a autour, donc attention à la pollution", insiste Ianis Ordureau, kitesurfeur. "Il faut aider la Terre pour qu'elle survive", résume le jeune Marius Léon.
Une grande partie de la pollution plastique mondiale est générée par les produits à usage unique. A partir de juillet 2025, leur importation et leur utilisation seront progressivement interdites en Polynésie.
Malgré tout, le combat des éco warriors est un combat sans fin...
Une autre opération de ce type sera organisée le 13 novembre avec les scolaires, puis le samedi 16 novembre : les familles sont invitées au parc Paofai à partir de 17h pour la dernière projection de l'année afin de clore l’opération Eco Warrior.
Le reportage de Cybèle Plichart :