JUSTICE. Sept ans de prison requis contre Nicolas Sarkozy dans le procès libyen

Nicolas Sarkozy, le 27 mars 2025 après les auditions du procès lybien.
L'ancien président de la République, âgé de 70 ans, est soupçonné d'avoir noué fin 2005 un "pacte de corruption" avec le richissime dictateur libyen Mouammar Kadhafi, afin que ce dernier soutienne financièrement sa campagne victorieuse de 2007. Le parquet financier a requis, ce jeudi 27 mars à l'encontre de Nicolas Sarkozy, une peine de sept ans de prison et de 300.000 euros d'amende, ainsi que cinq ans d'inéligibilité.

Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, l'ancien président de la République encourait dix ans de prison, 375.000 euros d'amende, ainsi qu'une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu'à cinq ans.

Le Parquet financier a finalement requis, à l'encontre de Nicolas Sarkozy, une peine de sept ans de prison et de 300.000 euros d'amende, ainsi que cinq ans d'inéligibilité.

Contre ses anciens ministres et "hommes de main" Claude Guéant et Brice Hortefeux, l'accusation a demandé des peines de respectivement six et trois ans de prison, assorties d'amende, estimant qu'ils l'avaient aidé à "nouer" un pacte de corruption avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, pour qu'il finance sa campagne présidentielle de 2007.

Nicolas Sarkozy dénonce "l'outrance de la peine réclamée"

L'ancien président français a accueilli ces réquisitions le visage pétrifié. Il soutient que les "principes fondamentaux du droit pénal " sont "bafoués depuis treize années", et a estimé que "la fausseté et la violence des accusations et l'outrance de la peine réclamée" ne visaient qu'à "masquer la faiblesse des charges alléguées".

"Je continuerai donc à me battre pied à pied pour la vérité, et à croire dans la sagesse du tribunal", a-t-il aussi écrit dans ce communiqué publié sur ses réseaux sociaux.

Première condamnation en décembre 2024

Le 18 décembre 2024, Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption d'un haut magistrat et trafic d'influence dans une autre affaire dite des écoutes, aussi appelée "Bismuth". Depuis février 2025, il est équipé d'un bracelet électronique limitant ses déplacements.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a indiqué, ce mercredi 26 mars à l'AFP, avoir reçu une requête de Nicolas Sarkozy le 20 mars. L'avocat de Nicolas Sarkozy, Patrice Spinosi, avait indiqué en décembre que l'ancien chef de l'Etat se conformerait à sa condamnation, mais qu'il saisirait la CEDH "pour obtenir la garantie des droits que les juges français lui ont déniée".

Contacté par l'AFP, Me Spinosi a confirmé avoir saisi la CEDH mais n'a pas souhaité préciser les arguments développés dans cette requête. Cette dernière est désormais dans les mains de la Cour, qui va l'étudier, un processus qui devrait prendre plusieurs mois.