Devant le miroir, Kiara Aukara s'imagine déjà avec la couronne. Premiers essayages avec son styliste, qui a réalisé les robes qu'elle portera lors de l'élection de Miss Trans France. "Kiara est trés fière et trés élancée" détaille son styliste, Manuarii Teauroa, "donc il fallait qualque chose qui moule bien son corps". L'élection aura lieu dans quelques semaines. La jeune femme de 26 ans se met en conditions. Kalea Hanere, fondatrice du comité miss Trans France, connaît bien le concours. Elle a même participé à celui de Miss Trans international en 2022. Aujourd'hui, elle lui transmet les codes.
"C'est inné chez nous d'être élégantes, d'avoir de la classe, donc ce n'est pas difficile. Par contre, il faut du temps pour assimiler la façon de marcher pour un concours". Ce à quoi répond Kiara: "Ce qui est difficile pour moi c'est de mettre en mouvement tous les conseils pour avoir la bonne démarche, un bon développé et de bonnes poses, et que tout cela se fasse en même temps. C'est compliqué pour moi pour l'instant, mais je sais que j'y arriverai".
En se présentant à Miss Trans France, Kiara souhaite représenter le fenua, mais aussi mettre en avant la communauté transgenre en Polynésie. "Cela apporte plus de visibilité. On a toutes des causes à soulever. Et ma cause à moi, c'est l'égalité en action. C'est à dire que j'ai envie de mettre en valeur notre potentiel à pouvoir travailler". Une démarche qui lui coûte cher. Elle a dû s'exhiler et s'installer dans l'hexagone afin de poursuivre sa transition. Un déracinement qu'a également connu Kalea: "
La Polynésie n'est pas encore ouverte sur les droits et la facilité de transition
Kalea Hanere, fondatrice comité Miss Trans Polynésie
"Cette facilité, à travers le traitement hormonal, et à travers les opérations... tout coûte cher, même pour un traitement hormonal en Polynésie, alors qu'en métropole, c'est pris en charge" conclut Kalea.
Kiara sera l'une des deux candidates transgenre à représenter la Polynésie le 4 Mai prochain au concours de Miss Trans France.