L'agrivoltaïsme : quand panneaux solaires et agriculture partagent le même espace

Le gouvernement polynésien mise sur les énergies renouvelables.
Dans le cadre du plan de transition écologique voulu par le Pays, des fermes solaires verront bientôt le jour à Teva I Uta et Taravao, à Tahiti. Des espaces partagés entre panneaux photovoltaïques et exploitations agricoles, un système de production d'énergie électrique appelé agrivoltaïsme.

À ce jour en Polynésie française, 35 à 40% de la production d'électricité provient d’énergies renouvelables - un bon score comparé au reste du monde, dont la production d'énergies renouvelables s'élève à 20% en moyenne. Mais cette production reste malheureusement encore dominée par les énergies fossiles limitées et non renouvelables (pétrole, gaz naturel, charbon).

Mix énergétique

Le Pays souhaite atteindre 75% de mix énergétique d'ici 2030, c'est-à-dire diversifier ses sources d'énergie et réduire au maximum la dépendance aux énergies les plus polluantes. 

La composition du mix diffère selon les pays, les régions et les entreprises. Elle varie en fonction des ressources disponibles sur le territoire, des besoins énergétiques à couvrir et des politiques établies.

Bien penser son mix énergétique, c’est savoir combiner des moyens de production adaptés qui se complètent. Placer les bonnes énergies aux bons endroits pour maximiser la production...

Fermes solaires avec batteries

C'est dans cet esprit que le projet agrivoltaïque Mana Solar a été développé. Il devrait voir le jour d'ici 2025 du côté de Teva I Uta - s'ils ne rencontrent pas de retard d'approvisionnement. Il s'agit de lier une activité agricole à la création d’énergie solaire. Quatre fermes solaires avec batteries vont sortir de terre. Mahana O’hiupe et Engies, quant à eux, ont choisi d’implanter leur ferme sur le plateau de Taravao.      

Pour Sébastien Millot, directeur des énergies renouvelables du groupe Pacific petroleum and services en charge du projet, le mix énergétique devient une priorité.

Projet de fermes solaires avec batteries du Pays.


Les quatre stations de panneaux solaires devraient à terme fournir près de 6 000 foyers en électricité, l’équivalent de deux groupes électrogènes de la vallée de la Punaruu. Avec un prix de rachat obligatoire à moins de 21 Fcfp le kilowatt, la population espère sortir gagnante de ce projet. 

Selon le ministre de l’Energie, Yvonnick Raffin, un second appel d’offre devrait aboutir en 2022 pour permettre l’installation d’énergies renouvelables au nord de l’île.