Plus de 15 milliards cfp (130 millions d'euros) d'aides pour redresser la Nouvelle-Calédonie. "Ces aides de l'Etat permettront notamment de financer en septembre le fonctionnement des services publics (santé, électricité) et le versement de prestations sociales", indique Bercy dans un communiqué, précisant que leur versement sera conditionné "à l'adoption de réformes permettant d'améliorer le modèle économique et social néo-calédonien".
Avec ce nouveau paquet d'aides, le soutien de l'Etat à la Nouvelle-Calédonie depuis les émeutes qui ont ravagé le territoire et détruit son tissu économique s'élève à 400 millions d'euros (47,7 milliards cfp), hors soutien à l'industrie du nickel, ajoute le communiqué.
Aides conditionnées
Dans le détail, "si les conditions fixées par l'Etat sont respectées", il versera sous forme d'avances remboursables 48,4 millions d'euros (5,7 milliards cfp) à la collectivité de Nouvelle-Calédonie, dont 41,9 millions (presque 5 milliards cfp) pour financer le système d'assurance-maladie local et 4,8 millions d'euros (plus de 572 millions cfp) pour éviter la cessation de paiement du gestionnaire du système électrique Enercal. Alors que 100 millions d'euros (plus de 11,9 milliards cfp) ont déjà été versés au gouvernement de Nouvelle-Calédonie fin juillet pour financer la prise en charge du chômage partiel, 61,4 millions d'euros (plus de 7,3 milliards cfp) supplémentaires seront débloqués pour financer celui-ci aux mois de septembre et octobre.
Selon les chiffres du gouvernement local, les destructions, pillages et incendies ont causé au moins 2,2 milliards d'euros (plus de 262,5 milliards cfp) de dégâts et près d'un salarié sur cinq est au chômage total ou partiel. Fin août, le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté une résolution demandant un soutien massif de l'Etat de 500 milliards cfp (environ 4,2 milliards d'euros) pour reconstruire l'archipel.
Parallèlement, le gouvernement local a entamé des consultations publiques avant un plan de "sauvegarde, refondation et reconstruction" ambitionnant de changer le modèle économique et social de la Nouvelle-Calédonie.
Mardi, la cheffe de file loyaliste et présidente de la province Sud - la plus riche et plus peuplée de Nouvelle-Calédonie -, Sonia Backès, a été reçue à l'Elysée par Emmanuel Macron. "Sur l'économie, nous avons échangé sur la nécessité de passer très très rapidement à une phase d'investissement public massif pour redémarrer la machine économique. (Le chef de l'Etat) m'a dit partager cette vision des choses", a-t-elle indiqué après la réunion.