Le permis de construire du Hameau de Arue est installé depuis peu dans une petite servitude tranquille de la commune. Mais il n'est pas vu d’un bon œil... Sur les lieux, deux maisons anciennes doivent être rasées pour laisser la place à un immeuble de 24 appartements, d’ici 2026.
Un projet en R+4 , du F1 au F4, réservé déjà sur plans à 100%. Les travaux doivent commencer début 2025. Les riverains ont signé une pétition pour s’y opposer.
Tout le quartier et ceux aux alentours sont opposés au projet : quatre étages, cela va faire beaucoup. 24 appartements... Et je pense qu'il y aussi une question de normes, la route. Il y a beaucoup de travaux à prévoir donc beaucoup de dérangement.
Une habitante
Le 4 juin dernier, la commune de Arue a pourtant rendu un avis défavorable. Pour elle, la sécurité n’est pas assurée. Selon les plans, il manque une colonne à incendie. Mais l’avis de la mairie n’est que consultatif et la Direction de la construction et de l’aménagement (DCA) ne l’a pas pris en compte. Le permis de construire a été accordé le 30 juillet dernier.
En cas de manquement dans la sécurité, le maire engage sa responsabilité, sauf si la DCA passe outre : dans ce cas, c'est le Pays qui devient responsable.
Sollicitée, la DCA n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Automatiquement, la responsabilité du maire est engagée. Donc pénalement, s'il y a un problème, un décès, il n'y a pas d'assurance comme quoi on a pu protéger l'immeuble. En l'état, ce sera toujours un avis défavorable. (...) Ce sont des cas très rares. Dans toute ma carrière, il n'y a eu que trois exceptions faites par le Pays. C'est le troisième cas où le Pays est passé outre l'avis de la commune.
Tihoti LIGHTHART – directeur des services techniques
Rencontré, le promoteur n’a pas souhaité répondre à notre interview, mais nous a expliqué longuement le projet. Il s’engage à installer une colonne incendie alimentée en eau et en pression, à ses frais.
Pour répondre aux besoins, il manque 2 000 à 3 000 nouveaux logements chaque année en Polynésie.