La tribune parue mardi dernier dans le Monde sous le titre « Les Territoires français de l’Indo Pacifique doivent être une priorité du prochain quinquennat », émane d’un collectif de 7 élus issus des territoires d’outre-mer parmi lesquels le sénateur Teva Rohfritsch et Sonia Backés, la présidente de la Province sud de la Nouvelle-Calédonie. Les signataires le rappellent avec force : après deux siècles centrés sur les espaces terrestres et les ressources en hydrocarbures, le 21ème siècle sera maritime et minéral.
Foyer de croissance
Les territoires ultramarins font de la France la 1ère puissance maritime au monde après les Etats-Unis. Les principales réserves de croissance de la planète se trouvent dans la zone indo-Pacifique qui contribuera d’ici à 2030 à environ 60% du PIB mondial. "La maîtrise de ces richesses sous-marines stratégiques est indispensable", affirment les auteurs de la tribune. Le collectif plaide pour un renforcement de la recherche scientifique dans les territoires français de l’Indo-Pacifique -avec un accompagnement financier sérieux- pour réussir leur transition économique et écologique, attirer de grandes entreprises, créer de l'emploi et réduire leurs dépendances aux transferts financiers hexagonaux.
Autre rendez-vous majeur à l’occasion de la présidence française du Conseil de l’Union européenne : le forum ministériel pour la coopération dans l’Indo-Pacifique qui s’est tenu hier aussi à Paris. Il a réuni les ministres des Affaires étrangères des 27 Etats membres de l’Union européenne, des représentants des institutions européennes, une trentaine de pays de la zone indo-Pacifique, et les principales organisations régionales.
Nouvelles pistes de coopération
Pour le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, ce forum n’avait pas vocation à contrer la volonté expansionniste de la Chine dans la région.
J.-Y. Le Drian
Il s’agissait avant tout de développer de nouvelles pistes de coopération et de solidarité certes en matière de sécurité et de défense mais aussi dans les domaines des transports, du numérique, de la préservation de la biodiversité et des océans, de la transition énergétique, de la lutte contre le changement climatique, de la santé, de l’éducation et de la jeunesse.
Retenons ce projet en matière de protection des océans et de la biodiversité : un futur traité de la haute mer « Protecting the Ocean : time for action » placé sous les auspices des Nations Unies.