Elles ne sont que 8 dans l’hexagone. Mais celle de Tahiti-Pirae est unique. Les maisons de naissance s’adressent aux femmes en bonne santé, désireuses de vivre un accouchement physiologique.
8 maisons de naissance en métropole et une seule à Tahiti
"Voilà, c'est dans cette baignoire que mon fils est né à 6H23 du matin", s'exclame Manavarii Ravetupu. Elle se souviendra pour toujours de ce moment d’intimité. C’était le 1er Novembre 2023. Après un premier accouchement en maternité, elle apprécie la différence avec cette mise au monde "plus naturelle". La jeune maman "voulait vivre une expérience unique, ressentir le processus de l'accouchement, les premières contractions, qui s'intensifient de plus en plus et surtout pouvoir être libre de ses mouvements".
accoucher comme une VIP avec pour moi seule deux sages-femmes, c'est un peu comme à la maison avec la sécurité en plus.
Manavarii Ravetupu, maman
L’expérience impose une grossesse sans pathologie. La sécurité est assurée par les 3 sage femmes de la maison, et la proximité de l’hôpital. "La question qui est la plus importante pour toutes les mamans, c'est d'avoir un cathéter pour la sécurité" précise Heimana Thomas, sage-femme à Tumu Ora. "Et d'avoir une délivrance de médicaments pour diminuer les risques d'hémorragie".
Le concept attire de nombreuses femmes de Polynésie. Lisette, d’origine australienne et son mari viennent de Moorea: "j'aimerais vivre une naissance confortable, cet endroit est magnifique et les sages-femmes sont très compétentes".
La question du financement
Même enthousiasme chez Lisa et Teiki qui vivent aux Marquises... une expérience inédite pour cette sage-femme de métier: "en tant que que professionnelle je voulais faire cette expérience après en avoir entendu beaucoup parler. Le vivre soi-même est un plus quand on met au monde des dizaines d'enfants".
Des témoignages qui donnent le sourire à Heimana: "en 2023, on a eu aucun retour négatif. Elles sont demandeuses. Et si elles retombent enceintes, elles reviendront à Tumu Ora". L'association a fêté son centième bébé le 24 Décembre dernier. Financée par le Pays, elle en espère encore plusieurs centaines, "si son existence est pérennisée".