La CTC s'est basée sur deux plans stratégiques successifs du Pays pour émettre cinq recommandations. Il s'agit du plan 2015-2020 puis d'une stratégie rédigée en 2019 que le Pays a dénommé Fari’ira’a Manihini.
Ces deux plans marquent "un effort en faveur de l’organisation et de la transparence de l’action publique locale". Mais la méthode développée s’est révélée insuffisamment aboutie, à cause d’une présentation sous la forme d’une liste pléthorique d’actions classées sans ordre de priorité, et sans que le budget prévisionnel et les indicateurs de performance soient renseignés.
Depuis 30 ans, la manne touristique réelle a été surestimée
Les touristes non-résidents ont généré 47 Milliards de FCP de recettes. Mais les résidents consomment beaucoup à l'étranger et "aucune expertise n'a été engagée pour estimer la manne touristique réelle". Si l'on tient compte du poids importants des importations de marchandises, le montant net serait que de l'ordre de 24 Milliards de FCP.
Des 2013, la CTC effectue des "recommandations "sur "l’insuffisance de l’étude de la satisfaction des touristes", et contstate qu'aucun progrès n’a été enregistré depuis sur le sujet. "Bien au contraire, l’estimation du taux de fidélisation ou son équivalent a été supprimée". En effet miroir, la perception du tourisme par la population locale mériterait "d’être mieux prise en compte dans la définition de la politique publique". L'objetif du gouvernement d'accueillir 600 000 touristes en 2034 contre 261 813 en 2023 apparaît "au delà de toute projection mathématique". Les chiffres réels (454 000 touristes dans 10 ans) sont loins de l'objectif du Pays, "pour s'affranchir des 200 Milliards de FCP injectés par l'Etat". Sauf que pour obtenir une telle recette, il faudrait au minimum 1 million de touristes.
Se passer de l'aide de l'Etat, une "gageure" selon la CTC
Avec ces nouveaux calculs, difficile de favoriser le tourisme durable et inclusit tel qu'affirmé par le Pays. De plus, "dans l’hypothèse où certains des goulots d’étranglement seraient réglés, comme l’aéroport international de Tahiti-Faa’a et le marché local de main-d’œuvre qualifiée", cela demanderait "davantage de temps, au-delà de 2034 certainement". Les vastes projets du Mahana Beach à Punaauia et à Moorea n’ont pas vu le jour. Malgré des tentatives répétées de la collectivité depuis 10 ans. "Pas de quoi rassurer sur les capacités à attirer des investisseurs fiables et réellement engagés"