Méfiez vous de sa petite bouille de chien, car même sans uniforme, Cret au flair légendaire ne laisse rien passer. Formée en Nouvelle Zélande pendant 2 mois, elle détecte non seulement l’odeur de la drogue mais aussi de l’argent, et ce, sur tous les terrains.
« Que ce soit le maritime, l’aérien, le postal… les envois rapides également. Donc on peut être amenés à être appelés par d’autres administrations, comme là… on peut prêter main forte à la police, à la gendarmerie, quand ils sont en manque d’effectifs. Donc oui effectivement on est amenés à travailler partout. » confie Thierry Amaru, Agent de constatation principal 1ère classe BSE de Faa’a
Le fléau de l'Ice
L’ice, la métamphétamine, est devenue depuis ces 10 dernières années, un fléau en Polynésie française. La crise covid en 2020, a réduit le trafic entre la Polynésie et l'International, les frontières ont même été fermées pendant quelques mois, ce qui a eu un impact direct sur l'importation de cette drogue. La rareté du produit a fait grimper la demande et les prix, le marché a ainsi repris de plus belle en 2021, avec 10 kilos saisis par les autorités. En 2022, les saisies doublent, aujourd'hui cela représente près de 10% du total des saisies sur l’ensemble du territoire français, triste record.
Entre les trafiquants et les forces de l’ordre, c’est un véritable jeu de cache-cache et de devinettes. La drogue peut ainsi être dissimulée à l’intérieur de jouets, de coussins ou encore de rames de paddle-surf
« Les 2 dernières grosses saisies ont été effectuées dans des sacs (...) de boxe. Et aussi dans des appareils électroniques. Des vidéos projecteurs, des enceintes, ou même des confiseries. »
Selon Samuel Loiseau Contrôleur principal des douanes à l’aéroport de Faaa
Les trafiquants, rivalisent d'ingéniosité et prennent des risques pour l’appât du gain, car en Polynésie, le gramme d’ice se vend à prix d’or, entre 150 000 et 300 000 francs ici (entre 1000 et 3000 euros) contre 3000 francs (28€) en moyenne dans les autres territoires français. Pour lutter contre ce trafic, les deux brigades des douanes ont été renforcées l’année dernière. Au total, ils sont :
« 60 agents de surveillance, avec 3 équipes cynophiles. On a des agents formés également en matière de fouille de navires, donc on diversifie nos moyens, et on diversifie les différents vecteurs d’interventions. » selon Dominique Legaud Chef divisionnaire des douanes en Polynésie Française
Des moyens diversifiés qui nécessitent une synergie d’équipe, et un suivi. Tous les 3 mois, les chiens de la brigade cynophile reçoivent la visite de leur maître néo zélandais, pour mettre à jour leur formation.