La fête foraine, un héritage aujourd'hui menacé

Papio de Outumaoro.
Grandes vacances riment souvent avec manèges pour le plus grand bonheur des enfants...Certaines attractions, comme celle de Outumaoro ont plus de 50 ans d’existence. C'est un héritage qui se transmet de génération en génération. Mais pour certaines familles, la relève n'est pas forcément assurée. Rencontres.

La fête foraine, c'est une histoire de famille et d’amour. Pour James Frogier, elle remonte à ses arrière-grands-parents. Son père est le premier à investir dans un manège d’avion, le début de l’aventure...aujourd’hui James est à la tête de cinq attractions et il rencontre de plus en plus de contraintes chaque année.

Location du terrain, électricité...les charges sont conséquentes et elles s'ajoutent aux sept millions Fcpf à verser annuellement pour assurer le contrôle technique des attractions. James s’inquiète pour l’avenir des manèges et surtout pour celui de sa fille.

Tout bébé, elle était déjà à la caisse avec moi pour vendre les jetons. Là, cela fait trois ans qu’elle me suit au tiurai. J’ai un autre fils qui est sur Papara, mais il n'aime pas trop travailler avec moi.

James Frogier, président de l'association des forains de Polynésie française à Outumaoro

Être forain, c’est plus qu’un métier, c’est une passion…et c’est par amour que Teraimateata se dévoue encore. 

C’est mieux d’avoir un travail stable. Mais sentimentalement, les manèges, c’est notre vie. Je me vois soutenir mon papa jusqu’au bout, mais, prendre la relève toute seule...je ne sais pas.

Teraimateata Frogier, fille de forain

Contraintes économiques, instabilité de l’emploi...pas facile de reprendre l’entreprise familiale dans ce contexte. Mais Kialani Seigel tient à son carroussel, héritée de sa défunte grand-mère. 

J’ai demandé d’abord à ses enfants si je pouvais et ils m’ont donné l’accord. Du coup, c’est ma deuxième année. Vu que je suis dedans depuis bébé, je me suis dit que c'était normal de prendre la relève.

Kialani Seigel, foraine

Si certains ne se posent même pas la question, c'est plus compliqué pour d’autres. Une chose est sûre : sans la relève, impossible de faire tourner les manèges qui enchantent tant le coeur des petits et des grands...